Comme avant ?
Par Kamel Moulfi – Ouyahia va-t-il répondre aux attentes de ceux qui ont descendu son prédécesseur ? Va-t-il se préoccuper de leurs intérêts «particuliers» qui seraient menacés plutôt que regarder en priorité vers l’intérêt national, qui est «au-dessus de tout» ?
Le remaniement «chirurgical» opéré dans l’ex-gouvernement en a extrait trois ministres, dont deux ont été à la pointe du combat mené contre les «prédateurs» de l’économie, et il est évident que ce geste vise à rassurer ces derniers.
Tout reprendrait-il comme avant Tebboune ? C’est-à-dire tel que cela a été décrit par les médias: importation de véhicules déguisée en industrie nationale automobile ; devises rares mises dans l’importation de mayonnaise, qui symbolise l’absurdité économique mais montre qu’elle fait facilement la prospérité d’hommes d’affaires «avisés» ; surfacturation pour permettre l’évasion de capitaux ; opérations «magiques» d’export-import du même produit pour en tirer une plus-value considérée comme indue ; foncier agricole gracieusement offert à de faux investisseurs ; prêts bancaires non remboursés ? Et, cerise sur ce gâteau : l’impunité ?
Naturellement ni Ouyahia ni les trois ministres qui ont pris leurs fonctions hier n’ont promis quoi que ce soit dans ce sens. Leurs premières déclarations ont consisté à confirmer qu’ils sont là pour appliquer le programme du Président. Exactement ce que disait Tebboune, qui a commis cependant l’erreur de le décliner en mesures concrètes et de le faire savoir aux principaux concernés et surtout à l’opinion publique.
Donc, Tebboune-Ouyahia, même programme, mais avec changement dans la forme : discrétion totale ? Sans bruit ? Est-ce la mission «silencieuse» d’Ouyahia et des ministres du Commerce et de l’Energie et des Mines ? Y a-t-il une autre voie quand le baril de brent ne peut pas monter plus haut que 50 dollars et que les attentes sociales de la population sont pressantes pour les jeunes (emploi non précaire et logement décent) et tout aussi urgentes pour tous, s’agissant de la santé et de l’éducation, deux secteurs toujours sinistrés ? Les premiers actes d’Ouyahia et des deux ministres, Yousfi et Benmeradi, renseigneront mieux sur leurs intentions.
K. M.
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