Les Al-Saoud responsables de l’assassinat du prince Talal en Algérie
Par Ramdane Yacine – Le conseiller du cabinet royal saoudien, Saoud Al-Kahtani, a reconnu la responsabilité des Al-Saoud dans l’assassinat du poète, le prince Talal Abdelaziz, en 2003 en Algérie.
Dans un post publié sur son compte twitter – qu’il a retiré par la suite – le responsable saoudien a indiqué «à ceux qui veulent pêcher en eaux troubles, je rappelle que les Al Saoud ont provoqué deux funérailles, l’une à Rawdat Mahna, à Riyad et l’autre en Algérie». L’information est rapportée par le site du journal arabophone Watanserb édité aux Etats-Unis, précisant que le hashtag de Saoud Al-Kahtani a été repris par les internautes avant sa suppression du compte twitter.
Le journal indique que le prince saoudien Talal Errachid, qui appartient aux Al-Djaafar, né en 1962 à Mossoul (Irak) avait créé la revue Fawasil en 1994, puis la revue Al-Baouassil en 2003, quelques mois avant sa mort, lors d’une expédition de chasse près du mont Boukhil, dans la wilaya de Djelfa, le 28 novembre 2003, et ce, après que le titre de prince lui ait été retiré ainsi qu’à sa famille par le cabinet royal.
Le journal arabe américain rappelle que l’assassinat du prince déchu fait suite à un poème qu’il avait écrit après un incident qui lui est arrivé lors d’une émission télévisée de la chaîne saoudienne MBC à laquelle il était invité. Selon la version la plus usitée reprise par Watanserb, l’animatrice de l’émission avait d’abord présenté Talal en sa qualité de prince, avant d’être rappelée à l’ordre en coulisses pour appeler son invité «cheikh Talal». A la fin de l’émission, poursuit le journal, Talal avait demandé des explications à la journaliste qui lui avait appris qu’elle avait été instruite de ne pas le présenter comme prince. Sur ces entrefaites, le prince déchu écrivit son fameux poème intitulé Hey petit !, allusion à ceux qui lui ont retiré son titre d’émir.
Le journal indique aussi que les activistes sur les réseaux sociaux ont diffusé un hashtag dans lequel ils informent que l’Arabie Saoudite reconnaît avoir assassiné Errachid, suscitant de nombreux commentaires dénonçant le pouvoir des Al-Saoud.
Pour rappel, la presse algérienne s’était faite l’écho de la mort d’un prince saoudien en 2003 dans le Sud algérien, mettant en avant un attentat terroriste. Les journaux avaient noté que les Saoudiens avaient dépêché un avion spécial pour rapatrier la dépouille, tandis que les autorités algériennes avaient affiché un mutisme total sur cette affaire. Les médias algériens ont rapporté qu’un émir saoudien avait été assassiné et neuf de ses compagnons blessés, tandis que le reste du groupe avait été pris en otage et deux véhicules 4×4 séquestrés lors d’une action terroriste d’envergure menée dans la nuit du 28 au 29 novembre 2003 dans la région de Messaâd, dans la wilaya de Djelfa. La presse nationale avait ajouté que les forces de sécurité combinées aidées par des patriotes avaient aussitôt entrepris des recherches à Djebel Boukhil, un lieu que le groupe terroriste aurait pris comme refuge immédiatement après le forfait.
Les lectures faites de cette affaire font le lien avec une vague d’attentats à la voiture piégée ayant eu pour cible les grands palaces de Riyad et les immeubles des sociétés étrangères établies de longue date en terre d’Arabie, américaines et britanniques notamment. Il semblerait que les révélations faites par le journal Watanserb ne manqueront pas de susciter des rebondissements dans cette affaire, pourtant classée depuis 14 ans.
R. Y.
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