La solution algérienne
Par Kamel Moulfi – Comment se protéger contre les voitures-béliers utilisées par les terroristes de Daech qui foncent sur la foule et font le maximum de victimes ? C’est la question qui a surgi au lendemain des attaques à Barcelone, absolument identiques aux attentats de Nice, de Berlin, Londres et Stockholm. Les responsables concernés parlent d’amener de nouveaux aménagements dans les espaces publics dont la conception n’avait pas été pensée à l’origine pour lutter contre le terrorisme. Il n’y a pas d’autres moyens «physiques» que les blocs de béton, les sacs de sable ou, à la limite, des véhicules, pour barrer le passage à une voiture-bélier. Les autorités des villes européennes ciblées viennent d’y penser et ce sont ces options qui seront appliquées pour protéger les populations.
Ces mesures de sécurité, basiques et irremplaçables, ont montré leur efficacité en Algérie où elles ont été appliquées il y a un quart de siècle, au milieu des années 1990, pour contrer les attentats à la voiture piégée. Si les pays européens, dont c’est malheureusement maintenant le tour de subir les affres du terrorisme, avaient fait preuve de modestie et avaient demandé l’aide de pays comme l’Algérie qui ont plus d’expérience, ils ne se seraient pas retrouvés avec un retard d’une guerre dans la lutte antiterroriste. Sur les chaînes satellitaires d’information, les interminables débats qui ont suivi les attentats de Barcelone montrent que les pays occidentaux ont encore beaucoup à apprendre pour combattre les extrémistes de manière efficace.
Les plots en béton et les blocs de granit, pesant plusieurs tonnes et posés pour empêcher le passage de véhicules ou pour ralentir leur circulation, en plein centre-ville ou, pire, dans des lieux touristiques emblématiques où on devrait se promener en toute liberté et quiétude n’ont rien d’esthétique, quel que soit le soin mis dans leur forme, et donnent fatalement l’image d’un pays en guerre. Mais il faut bien s’y résoudre. Comme en Algérie.
K. M.
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