Les terroristes profitent de l’inefficacité des services de sécurité occidentaux
Par Kamel Bouali – Les services de sécurité occidentaux sont devenus impuissants face à la multiplication des attaques terroristes de moins en moins sophistiquées mais de plus en plus effrayantes de par leur simplicité et leurs bilans macabres toujours plus lourds.
Après Londres, Manchester et Barcelone, c’est au tour de la ville française de Marseille de subir une attaque similaire. Au moment où la capitale de la Catalogne panse ses blessures et pleure ses morts, la ville phocéenne vit son premier attentat du genre, bien que cette ville du sud de la France soit connue pour son taux de criminalité élevé. Jusque-là, il n’était question que de règlements de comptes entre gangs et trafiquants de drogue. Mais la prolifération d’armes de guerre à Marseille avait alerté les services de sécurité et les médias sur la menace que cette présence nombreuse de fusils d’assaut de type Kalachnikov – et la facilité déconcertante avec laquelle les criminels se les procurent – représente en raison de la frontière ténue qui existe entre le terrorisme islamiste et le grand banditisme.
Les mesures prises jusqu’ici pour contrer cette nouvelle menace sont insuffisantes et bien en-deçà des moyens qu’il faudrait mettre en œuvre en extrême urgence pour contrer cette nouvelle forme de terrorisme low cost. Et, malheureusement, quand des méthodes seront envisagées pour contrecarrer efficacement les attaques aux voitures-béliers, les terroristes auront, entre-temps, trouvé de nouveaux modus operandi toujours aussi meurtriers et plus difficile à prédire.
L’expérience algérienne est à prendre sérieusement en considération si les services de sécurité occidentaux veulent éviter de nouveaux carnages. Aucune des méthodes criminelles utilisées par les terroristes actuellement n’est inconnue des Algériens. Les Groupes islamistes armés (GIA) avaient eu recours à des techniques inimaginables pour semer la terreur en Algérie, sans y parvenir. De la voiture piégée au massacre collectif, les hordes sauvages ont exploré toutes les «techniques» censées faire peur à la population. Mais aucune d’entre elles – bien qu’elles aient fait des milliers de victimes en dix ans – n’a réussi à faire plier les Algériens.
La victoire contre le terrorisme ne sera possible qu’avec la prise de conscience de la population qui devra, avant tout, se détourner des médias dominants, prompts à relayer les actions terroristes et à en faire LE sujet pendant plusieurs semaines, accordant ainsi aux terroristes une tribune inespérée et encourageant d’autres à agir. Dans les années 1990, les services de sécurité algériens avaient multiplié les appels à la vigilance à l’adresse des citoyens pour les impliquer directement dans la lutte antiterroriste. Ces appels n’existent pas en Occident, où les autorités politiques et les médias basculent, à chaque attaque terroriste, dans une sorte de sentimentalisme qui fait oublier jusqu’à la menace d’un prochain attentat.
Tout est à revoir dans la stratégie des pays occidentaux dans leur lutte contre le terrorisme islamiste. A commencer par l’abandon de leur soutien financier, médiatique et logistique aux groupes «modérés» qui ont pris les armes dans leurs propres pays et qui forment les terroristes – grâce au contribuable européen – et les renvoient chez eux pour y mener la «guerre sainte» contre les «mécréants».
K. B.
Comment (18)