La caravane de soutien à Gaza rentre bredouille : camouflet pour l’Algérie ?
Par R. Mahmoudi – Enième déconvenue pour les humanitaires algériens. Au cinquième jour de son arrivée à Alexandrie, la caravane de solidarité avec la population de Gaza, conduite par l’Association des oulémas, est toujours empêchée de passer la frontière terrestre pour acheminer les 14 conteneurs chargés essentiellement de médicaments et de divers équipements médicaux.
Aux dernières nouvelles, tous les conteneurs ont été rangés à l’intérieur du port de Port-Saïd, dans l’attente d’une dernière chance pour pénétrer à Gaza, et peut-être aussi d’une réponse à la demandé que cette délégation avait adressée, il y a deux jours, au président Bouteflika pour intervenir. Selon une alerte diffusée dans la soirée de mercredi, la délégation algérienne dit se donner encore quelques jours, même si les membres de ce convoi humanitaire savent bien que leurs chances sont très minimes, voire quasi nulles. A défaut de quoi, la délégation décidera de plier bagage et de rentrer définitivement en Algérie.
Ce qui accrédite cette thèse c’est que, au même moment, un dirigeant du Hamas palestinien, Salah Al-Broudil, affirmait dans une déclaration à la presse que les autorités égyptiennes n’ont pas du tout l’intention, à l’heure qu’il est, de rouvrir le point de passage de Rafah, l’unique accès terrestre à la bande de Gaza, ni aux voyageurs ni aux marchandises, pas même aux cas les plus urgents (grands malades, médicaments, péèerins, étudiants…). Les Egyptiens, qui avaient consenti il y a moins d’une année de rouvrir ce poste frontalier de façon intermittente aux Palestiniens qui voudraient se ravitailler en différents produits alimentaires et médicaments, arguent désormais de la situation sécuritaire qui prévaut dans le désert du Sinaï pour veiller au verrouillage total de la frontière. Mais ce qui est nouveau, c’est le mépris avec lequel les autorités égyptiennes traitent les humanitaires venus d’autres pays, et notamment des pays frères. Il n’y qu’à voir la volte-face de l’ambassade d’Egypte à Alger sur cette affaire pour s’en persuader.
Ainsi, après avoir donné des garanties à l’Association des oulémas algériens pour se rendre à Gaza et faire parvenir les aides destinées aux hôpitaux palestiniens, la chancellerie égyptienne use aujourd’hui de menaces à l’encontre de ces humanitaires et, par extension, de l’Etat algérien, comme le montre un communiqué publié mardi dans lequel elle qualifiait la caravane de solidarité algérienne de «menace pour la sécurité nationale» en Egypte.
La représentation diplomatique égyptienne justifiait le refus d’autoriser la caravane de passer la frontière par le contenu de la caravane qui, selon le communiqué, «n’est pas conforme avec ce qui est convenu entre les deux pays et consigné dans une convention».
R. M.
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