Interview – Laurent Ozon : «Les flux migratoires vont déstabiliser l’Algérie»
Laurent Ozon, né le 7 août 1967 à Paris, est un chef d’entreprise, mais aussi un intellectuel écologiste et un homme politique localiste. Il est à l’origine de la naissance en 2013 du Mouvement pour la remigration bâtit sur l’inversion du flux migratoire… Dans cet entretien, il met en garde contre les flux migratoires venant d’Afrique subsaharienne qui mettent à mal en particulier l’Algérie et la France…
Algériepatriotique : Vous êtes le président du Mouvement pour la remigration que vous avez fondé en 2013. Que voulez-vous dire par remigration ?
Laurent Ozon : La remigration, c’est un terme simple pour désigner un processus construit de l’inversion du flux migratoire.
Quels en sont les objectifs ?
C’est de faire comprendre à la classe politique, aux décideurs politiques qui seront amenés à prendre ces décisions qu’il y a une façon probablement plus intelligente que celles qui ont été proposées jusqu’à présent pour pouvoir résoudre la crise migratoire qui s’installe en Europe, mais aussi au Maghreb et au Machrek.
Quelles sont les actions entreprises par votre mouvement depuis 2013 ?
Le mouvement est plutôt orienté vers l’influence, le para-diplomatique, c’est-à-dire l’organisation de conférences, la rencontre de personnalités dans les pays concernés…
Quelle évaluation donnez-vous aux résultats de vos actions ?
Je pense qu’on a déjà une bonne écoute de la part d’un certain nombre de personnalités issues de diverses sensibilités politiques au Maghreb. On a eu des entretiens très intéressants avec des gens qui comprennent l’intérêt pour l’Europe et le Maghreb de sécuriser la Méditerranée et de mettre un terme à la politique de déstabilisation par le chaos migratoire qui est mise en place actuellement par l’Etat profond occidental. Je dirais que les résultats sont modestes. Notre travail consiste surtout à déblayer un terrain qui est très compliqué et miné, à commencer par l’immigration, parce qu’il est très difficile d’aborder ces questions de façon sereine, rationnelle et pragmatique en France ou en Europe d’une façon générale. Et cela commence à devenir la même chose dans un certain nombre de pays du Maghreb. Donc, je pense qu’il est important d’ouvrir le débat, qu’il y ait des échanges et de montrer qu’il est possible de trouver des solutions qui soient raisonnables et qui soient surtout dans l’intérêt de toutes les parties.
Certains observateurs estiment que le terme remigration fait référence à la théorie du grand remplacement. Que leur répondez-vous ?
La théorie du grand remplacement, c’est la théorie de substitution de population, c’est-à-dire de remplacement d’une population d’origine par une autre population. C’est un terme polémique qui vise à éveiller les populations européennes qui ont des démographies balbutiantes sur le risque que fait courir une émigration de peuplement venant de pays à haute pression démographique sur l’Europe. C’est une approche polémique qui vise à provoquer le débat. Je ne suis pas responsable de ce terme, je peux comprendre qu’on l’utilise. Pour ma part, le problème tel qu’il se pose pour les Européens de l’Ouest se pose aussi pour nos voisins, dont l’Algérie.
L’emballement, comme vous l’aviez décrit en 2015, de l’exode de migrants vers l’Europe est bien là. Qui porte la responsabilité première de ce phénomène, selon vous ?
L’émigration n’est pas un phénomène univoque. Il y a eu plusieurs étapes, plusieurs périodes. Il y a les explications et les causes. Il y a aussi les responsabilités. Ce sont deux choses différentes. Les causes sont multiples : l’émigration de travail, si je puis dire, dans les années 1970 en Europe ou en France, n’avait pas les mêmes motivations que l’émigration actuelle, qui est une émigration qui provient d’espaces politiques différents et qui a aussi des motivations et des objectifs radicalement différents. Tous les centres de pouvoir cherchent en fait à se servir des populations, comme ce fut le cas pour Tito au Kosovo ou dans l’empire romain, afin de briser tous les noyaux de pouvoir qui permettraient à des populations de prendre leur destin en main. En clair, il s’agit de casser le droit des peuples à l’autodétermination, non pas selon les anciennes méthodes coloniales, classiques, mais en fragilisant et en insécurisant les populations dans les sociétés qui sont gangrenées par le racisme, les tensions intercommunautaires, les attentats, l’insécurité. Evidemment, tous ces facteurs aboutissent simultanément à un renforcement du pouvoir de contrôle des Etats, de l’Etat profond en particulier, à un renforcement des lois coercitives et des lois de surveillance contre les citoyens. C’est cet engrenage-là que nous dénonçons et c’est à cet engrenage-là que nous souhaitons apporter des réponses.
Toute l’Afrique du Nord n’est pas en reste de ce flux migratoire, une région noyée par les clandestins africains qui fuient la guerre et la pauvreté. Un déploiement sans précédent est vécu par l’Algérie notamment. Les Occidentaux, au lieu de prendre leurs responsabilités, voudraient que l’Algérie fasse le gendarme à leur place. Comment expliquez-vous une telle effronterie ?
Il faut distinguer entre les Occidentaux et les Européens. Les deux font référence à des centres de pouvoir et d’intérêts tout aussi différents. Il faut aussi distinguer ce qui relève de la population et ce qui relève des Etats et les oligarchies qui contrôlent ces Etats. C’est un petit peu plus compliqué. Aujourd’hui, les flux de populations ne sont pas simplement causés par les guerres – ça c’est ce que nous répètent, en long, en large et en travers les médias notamment en France et d’autres –, ils sont aussi causés et poussés par un certain nombre de politiques d’incitation, une sorte d’appel d’air provoqué. Lorsque vous avez des familles qui se déplacent d’un pays vers un autre, elles le font collectivement avec hommes, femmes et enfants. On a affaire à une émigration de famille assez classique qui nécessite un traitement militaire adapté, où tout le monde doit y prendre sa part à partir du moment où nous voulons éviter les conséquences pour les populations touchées et pour les populations des pays d’accueil du risque de déstabilisation par un mouvement de population important. Il faut que tout le monde prenne ses responsabilités, fasse sa part du travail. Néanmoins, une grosse partie de l’émigration se trouvant en France et dans le monde occidental n’est pas une émigration issue de pays en guerre, contrairement à ce qu’on veut nous faire croire. Mais c’est une émigration économique. Et les statistiques qui nous sont parvenues récemment sont assez claires là-dessus. C’est une émigration de jeunes hommes, dans la majorité des cas, qui viennent chercher du travail dans un espace économique dans lequel ils cherchent à trouver leur place. Ce qu’il faut comprendre, c’est qu’il y a toujours eu des guerres, des zones instables, et les gouvernements occidentaux portent une très grande responsabilité dans l’apparition d’un certain nombre de ces conflits, de guerres, notamment en Afrique. Les gouvernements occidentaux, en particulier le gouvernement français, appliquent des politiques néocoloniales qui défendent les intérêts du monde de la finance, les intérêts géostratégiques, et ce sont toujours les populations qui en souffrent. Nous, nous souhaitons des politiques qui soient conformes aux intérêts des populations. Nous n’allons pas convaincre les atlantistes français, alignés sur les doctrines de George Soros et de l’Open Society Foundation, du bien-fondé de notre approche. Nous nous adressons à ceux qui souffrent de cela, à un certain nombre de pays africains qui voient leurs forces vives s’en aller, à un certain nombre de pays d’accueil qui étaient d’anciens pays d’immigration, des pays qui sont à la fois des pays d’immigration et d’émigration – je pense à l’Italie notamment –, et de façon générale, à tous ceux qui vont payer les pots cassés de ce chaos dans les années à venir.
Vous dites que la majorité des migrants qui se trouvent en Europe ne fuient pas des pays en guerre…
Bien sûr que non. L’Union européenne a des statistiques très détaillées sur la provenance des migrants, leur âge, leur sexe, et les familles qui fuient les guerres en Afrique sont très minoritaires. En France, nous ne recevons pas aujourd’hui des familles, mais des jeunes hommes. Il y a un regroupement de migrants installé par la préfecture de police de Paris dans lequel il n’y a pas une seule femme ni un seul enfant. Il n’y a que des jeunes hommes entre 18 et 30 ans. Ils ne viennent pas pour la plupart de pays en guerre, mais de pays en «paix» et en difficulté économique.
L’émigration économique est un fait, effectivement, mais cette recherche de ressources est la conséquence du pillage des ressources de l’Afrique par les multinationales…
Moi je suis favorable à ce qu’on mette un terme aux politiques antisociales des multinationales aussi bien en Europe qu’en Afrique. Je ne défends pas la matrice occidentale. Je ne justifie pas et je critique fortement le rôle joué par l’Etat français et par un certain nombre d’Etats pour aboutir à cette situation. Je pense, et c’est l’objet de l’approche «remigrationniste», que pour sortir des discours des accusations réciproques ou des logiques culpabilisatrices, ou éventuellement des discours de peur, d’anxiété et d’angoisse, il faut avoir une approche rationnelle de ces questions-là. Et pour avoir une approche rationnelle, il faut comprendre d’où proviennent ces populations. On ne peut pas aborder ces questions-là en partant du principe que le Français de la rue est responsable de la politique d’une multinationale de pétrole ou d’un gouvernement à l’autre bout de la planète, parce que le Français de la rue n’a pas désiré cette politique-là et il en supporte les conséquences.
L’Africain de la rue, non plus, n’a pas choisi de vivre une telle instabilité chez lui…
C’est bien évidemment très clair. Simplement, je crois qu’il faut avoir une approche très raisonnable de ces questions-là et distinguer ce qui relève de l’émigration de réfugiés, c’est-à-dire de personnes en difficulté et qui ont de vrais problèmes d’insécurité dans leurs pays d’origine, et les personnes qui sont attirées par la propagande des milieux occidentaux et le rêve d’un eldorado qui n’existe pas. Parce que la France, c’est quand même 8 millions de chômeurs, sans parler des autres pays européens ou du Maghreb. Ce sont des pays où il y a déjà des problèmes sociaux, des problèmes de logement et où il y a un grand problème de souffrance sociale. Vous ne pouvez pas dans un pays comme le nôtre ou comme le vôtre continuer à nourrir des centaines de milliers de personnes chaque année. Donc, si vous prenez le point de vue de l’Etat, des oligarchies occidentales ou de l’intérêt des populations, il y a donc un intérêt à résoudre ce chaos migratoire. Et pour ça, la seule approche qui compte, c’est évidemment des partenariats stratégiques entre un certain nombre de pays d’Europe et du Maghreb pour trouver les voies d’une stabilisation politique et d’un développement économique stimulé qui permette bien évidemment de maîtriser ses frontières et permettre aussi aux populations de se fixer chez elles. Mais ce n’est pas avec des politiques d’incitation seulement qu’on règle le problème – on l’a vu dans le cas de l’Algérie récemment –, quels que soient les efforts d’un gouvernement, si vous ne maîtrisez pas vos frontières, vous trouverez toujours des pays plus pauvres que le vôtre et des zones où des populations cherchent l’exode. Je vous donne l’exemple, la moyenne du niveau de vie et la démographie en Algérie, qui est autour de 2,3 enfants par femme et de 2,1 au Maroc, s’approche de plus en plus de celles des pays occidentaux d’il y a 20-30 ans. Votre démographie et l’évolution de votre population est le résultat de la fuite d’une partie de vos forces vives qui se conjugue avec la présence de populations qui sont issues de pays qui sont soit en guerre, soit pas en guerre, mais qui viennent là pour d’autres raisons. Derrière la nécessité humanitaire d’accueillir des personnes en difficulté, il y a aussi la nécessité de faire régner l’ordre et la sécurité et d’empêcher que la politique d’immigration dépasse le stade de la politique d’accueil et d’hospitalité. Là je crois que la France a largement contribué durant cette décennie à la nécessité de sécuriser sa propre population et satisfaire ses besoins. Quand vous avez un pays avec 8 millions de chômeurs, vous ne pouvez pas dire à ces gens qui souffrent et qui dorment dans la rue qu’on n’a pas d’argent pour les loger, qu’on n’a pas d’argent pour leur donner du travail, les aider, et être capable d’organiser des camps de migrants de façon quasiment ininterrompue en France, en Italie et ailleurs, depuis quelques années. Si la seule réponse que vous aillez à cela – je ne dirais pas que c’est la vôtre, mais ça a été souvent celle d’une certaine gauche française de dire que c’est la faute des Européens parce que s’il y a des guerres en Afrique ici et là ; je vous dis oui, en effet, il y a une responsabilité des hiérarchies occidentales, mais mon point de vue ne consiste pas à défendre cette politique-là. Je ne suis pas le porte-parole des multinationales de l’énergie qui occupent littéralement et économiquement un certain nombre de pays pour prélever de l’uranium ou des politiques interventionnistes de la CIA, de la France ou d’ailleurs. Je crois qu’aujourd’hui, il y a des intérêts convergents du fait que cette émigration change de nature, et un certain nombre de vos politiques l’ont très bien compris. L’émigration a changé de nature, elle n’a plus pour fonction de pratiquer l’hospitalité, car on ne règle pas le problème en accueillant des masses de personnes, en offrant l’hospitalité pour des pays qui ont des problèmes économiques graves comme la France ou l’Algérie à des niveaux différents, mais de chercher à trouver des solutions qui soient pragmatiques. Ce type de problème ne peut pas être réglé avec une approche sécuritaire, nationale, frontiériste, mais une approche de codéveloppement, pas un codéveloppement qui ressemble à un néocolonialisme déguisé, mais une approche radicalement différente des partenariats. Et en particulier, et je pense que c’est fondamental, autant je crois que l’émigration d’origine du Maghreb est un problème qui peut être réglé, pour une raison simple, c’est que les populations d’origine algérienne, marocaine… sont capables d’apporter leur contribution par les idées qu’elles produisent à des formes d’organisation des sociétés dites complexes, c’est-à-dire les sociétés que nous connaissons aujourd’hui et qui nécessitent des compétences, des formations… Le problème est que les migrations que vous accueillez ou que nous accueillons ne sont pas de type à être assimilées sur le plan social ou alors nécessitant des efforts considérables. Et je pense qu’il est préférable, pour les raisons que je vous ai expliquées, d’organiser une approche pour les questions des migrations qui sorte des accusations réciproques et qui prenne en compte les besoins des populations et non pas des multinationales ou des oligarchies qui cherchent à diviser pour régner ou à déstabiliser des pays entiers par des systèmes de châteaux de cartes ou de dominos consistant à pousser des masses de populations. Regardez l’Afrique du Sud, à l’image de beaucoup de pays africains, elle a été beaucoup déstabilisée par des vagues migratoires qui ont touché ses voisins, ces dernières années. Ces vagues migratoires ont abouti à des conséquences dramatiques sur le plan des relations intercommunautaires, de la violence, du racisme… Donc, il n’y a pas un pays aujourd’hui, et particulièrement l’Algérie et la France, qui puisse faire l’économie d’une approche pragmatique et mesurée de ces questions-là. Et je pense que nous sommes précisément à la croisée des chemins. Nous sommes à un moment où je dirais les intérêts des Algériens et des Français, mais aussi de l’ensemble arabo-berbère des pays du Maghreb, à peu près 80 millions de personnes, avec une démographie très faible et même stagnante, et vous avez à vos portes, à votre proximité territoriale, un ensemble de pays qui compteront près de 450 millions d’habitants, c’est-à-dire l’équivalent de l’Europe occidentale, dans trente ans. Je crois que si on continuait à s’envoyer des quolibets et de s’accuser mutuellement de tous les malheurs du monde, comme c’est le cas d’une certaine extrême droite française et d’une certaine extrême gauche aussi, on n’arrivera pas à trouver des solutions. Je crois qu’il faut trouver des solutions parce qu’on annonce à l’horizon 2050, 1,5 milliard de Subsahariens dans des pays et des constructions d’Etat qui n’ont pas l’organisation pour prendre en charge leur propre démographie. Et si ces gens-là ne peuvent pas trouver le moyen de satisfaire leurs besoins dans leurs propres pays, soit à cause des politiques menées par leurs propres gouvernements, soit à cause des politiques menées par un certain nombre d’intérêts financiers, politiques… tous les pays qui sont entre l’Afrique subsaharienne et l’Europe seront balayés par des flux de populations, ce qui aboutira à une anarchie. Je crois qu’il faut aujourd’hui désamorcer en quelque sorte ces questions-là et avoir une approche pragmatique.
Vous suggérez le dialogue entre les pays méditerranéens afin de fixer les populations et endiguer ce phénomène. Quelles sont vos propositions pour mettre un terme à ce drame humanitaire ?
On en a beaucoup et ce serait trop long à expliquer. D’abord, la première chose à faire à ce stade-là, et comme nous l’avons déjà obtenu ici et là, c’est de pouvoir rencontrer un certain nombre d’organisations, de médias, de personnalités politiques et aussi de responsables gouvernementaux, là où les gouvernements prennent encore en compte les intérêts de leurs propres populations, ça semble quand même être le cas de l’Algérie et ce n’est plus vraiment le cas en France. C’est important pour nous d’établir des contacts, déjà de faire entendre ce message qui est un message fondamental : il y a une convergence d’intérêts entre nos pays, nos populations, pour maîtriser ces flux et faire cesser la politique de déstabilisation contre l’Algérie, contre la France. Pour réussir à stabiliser ces flux et si nous ne le faisons pas rapidement, nous courons le risque d’une déstabilisation grave. Il faut comprendre que cette stabilisation ne va pas venir toute seule. Elle va avec un certain nombre de problèmes, de crises qui sont suscitées, notamment celle du coût des matières premières et du coût du pétrole qui a un effet très fort sur l’économie algérienne. D’une façon générale, il s’agit de faire entendre la nécessité d’une approche conjointe à ces questions-là, et c’est déjà fondamental. Ensuite, il y a des propositions qui doivent se faire dans le pragmatisme. Nous pensons, par exemple, qu’il faut obtenir une sécurisation de la mer Méditerranée, c’est-à-dire obtenir ce qu’a d’ailleurs très bien exprimé le nouvel homme fort en Libye, il faut réussir à maîtriser ces flux et à briser les maffias, européennes et internationales, qui se servent de ces flux migratoires. Selon le rapport de Frontex et des organisations internationales, ces mafias et les organisations qui finançaient et organisaient les trafics de migrants étaient liées au trafic de drogue, à la prostitution… Je crois qu’il est dans l’intérêt de tous de lutter contre ces personnes. Il est dans l’intérêt de tous aussi d’empêcher que des hommes, des femmes et des enfants se jettent dans des bateaux, dans la mer Méditerranée, pour essayer de traverser sans protection une mer qui peut parfois les tuer. Il y a eu près de 4 000 victimes en mer, l’année dernière. Si c’est une vraie politique humanitaire, alors je crois qu’on a un vrai problème de définition de ce que c’est une vraie politique humanitaire. Il y a aussi une logique de codéveloppement. Nous prônons une missionaria economica, c’est-à-dire une vraie politique de codéveloppement visant à utiliser les compétences des populations d’origine. Par exemple, nous avons une diaspora algérienne en France qui est assez importante, parmi laquelle vous trouverez des gens qui seraient tout à fait disponibles et heureux de pouvoir apporter leur aide à leur pays d’origine. Et nous souhaitons créer en quelque sorte une dynamique sociale et économique pour aider les pays d’origine, les pays de transit à maîtriser leurs frontières et à stabiliser en quelque sorte ces régions. C’est en clair la philosophie que nous avons, nous pensons qu’il est préférable de permettre aux populations de satisfaire leurs besoins par leurs propres moyens, plutôt que de les rendre dépendants des systèmes d’aide et en même temps de les laisser sans défense face à des systèmes de prédation internationaux. Vous avec, en gros, les principes sur lesquels nous travaillons.
Entretien réalisé par Houneïda Açil
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