La police finlandaise confirme : l’auteur de l’attaque de Turku n’est pas algérien
Par Sadek Sahraoui – La police finlandaise confirme le renseignement reçu de la police suédoise, à savoir l’origine marocaine du terroriste qui se prétendait algérien. Ainsi, le principal suspect dans l’attaque au couteau qui a fait deux morts et huit blessés le 18 août à Turku, dans le sud-ouest de la Finlande, s’appelle Abderrahmane Bouanane et est un Marocain de 22 ans.
Depuis l’attaque et l’arrestation du Marocain, les enquêteurs cherchaient à confirmer sa nationalité et son âge. Initialement, il avait été identifié comme Abderrahmane Mechkah, 18 ans. Abderrahmane Bouanane s’était par ailleurs présenté aux autorités suédoises comme étant Algérien, ce qui a un temps créé la confusion et mené les policiers chargés de l’enquête sur une fausse piste.
Abderrahmane Bouanane est donc poursuivi pour «meurtres» et «tentatives de meurtre à caractère terroriste». Selon le Bureau national d’enquête (NBI), il a été une nouvelle fois entendu la semaine dernière. La même source rappelle qu’au total sept personnes ont été arrêtées en lien avec cette affaire, dont celui qui est soupçonné d’avoir été l’auteur de l’attaque, blessé par balle à la cuisse par la police peu après les faits. Trois ont été relâchées.
L’attaque, survenue en plein jour dans le centre de Turku, a été qualifiée de «terroriste» par les autorités, mais le mobile du tueur présumé, qui a délibérément visé des femmes selon la police, demeure inconnu.
Deux Finlandaises, nées en 1951 et en 1986, ont été tuées et huit autres personnes – six femmes et deux hommes leur ayant porté secours – ont été blessées. Si le caractère terroriste de l’attaque était confirmé, ce serait une première dans ce pays nordique.
A mentionner que l’implication de nombreux Marocains dans les attentats ayant secoué dernièrement l’Espagne, l’Angleterre, la Finlande et l’Allemagne a conduit plusieurs pays européens à expulser les ressortissants du royaume recensés comme radicaux pour prévenir d’éventuels autres attentats. Jeudi dernier, trois Marocains vivant en région parisienne, ont été expulsés vers le Maroc «en raison des liens qu’ils entretiennent avec la mouvance islamiste radicale». Depuis le début de l’état d’urgence en novembre 2015, 51 arrêtés ministériels d’expulsion ont été exécutés en France.
L’Italie également ne veut pas prendre de risque avec les Marocains «radicalisés». Le 19 août, juste après le double attentat de Barcelone revendiqué par Daech, qui a fait 15 morts et 120 blessés, l’Italie a annoncé l’expulsion de deux Marocains et d’un Syrien, soupçonnés d’avoir des liens avec Daech. Déjà, un mois avant, en juillet, un Marocain de 22 ans, soupçonné d’être lié à Daech, avait été expulsé. En mai 2016, un autre Marocain avait été expulsé d’Italie après qu’on a prouvé qu’il entretenait une correspondance avec un compatriote proche de Daech.
Depuis les attentats de Barcelone, les gouvernements européens ont visiblement compris que le Maroc, véritable fabrique de terroristes, est désormais à surveiller comme le lait sur le feu.
S. S.
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