Robinet fermé ?

acier
Le haut fourneau du complexe El-Hadjar risque d'être mis à l'arrêt en raison du manque d'eau. New Press

Par Kamel Moulfi – Pour cause de manque d’eau, le haut fourneau du complexe sidérurgique El-Hadjar d’Annaba va «être mis en veilleuse», apprend-on de source officielle. L’activité de production d’acier liquide s’en ressentira évidemment, avec aussi, sans doute, un impact sur l’emploi.

Les services de l’Algérienne des eaux (ADE) expliquent que c’est la solution trouvée pour satisfaire les besoins en eau potable de la wilaya d’Annaba. Des mesures d’«urgence» – ce mot est à souligner – seraient à l’étude pour réapprovisionner en eau le complexe sans nuire à l’alimentation de la population.

A  l’heure où, au gouvernement, on parle de relance de la production nationale industrielle pour satisfaire le marché intérieur, réduire les importations et même dégager un surplus pour l’exportation, le tout dans le secteur hors hydrocarbures, c’est donc une annonce totalement contraire qui est faite. Combien d’unités industrielles se trouvent dans cette situation ? Les échos rapportés par les médias sur la situation hydrique dans le pays laissent supposer que le haut fourneau du complexe El-Hadjar pourrait ne pas être la seule installation industrielle à ralentir, voire à suspendre son activité pour manque d’eau. Ce fait est en contradiction avec les propos pompeux du discours officiel sur l’effort fait dans le secteur des ressources en eau pour garantir la sécurité de l’approvisionnement en cette denrée vitale à tous points de vue.

Des investissements colossaux ont été consentis par l’Etat, mais, visiblement, la gestion des infrastructures n’a pas suivi. Il y a encore des canalisations qui ne sont pas entretenues au point où elles cassent. Les piquages illicites vers les parcelles agricoles sont fréquents, faussant tout le circuit de distribution. Enfin, la vase dans les anciens barrages diminue leurs capacités de stockage déjà affectées par les périodes de sécheresse.

Résultat : à Annaba, par exemple, mais dans d’autres agglomérations également, l’eau continue à se faire rare pour la population et rien n’indique que la tendance va s’inverser. Alors, l’arbitrage de facilité : fermer le robinet des usines. En 2017, la situation hydrique de l’Algérie est loin d’être confortable.

K. M.

Comment (3)

    MELLO
    4 septembre 2017 - 18 h 25 min

    Pourtant la coquette ville de ANNABA est en bord de mer. Ce qui veut dire qu’on pouvait investir dans les stations de traitement d’eau de mer. Cette technologie reste la plus plausible pour ce genre de complexe . Le dessalement est conçu en deux étapes : la première traite la totalité du débit et la seconde traite la saumure rejetée par la première, avec une concentration saline double, en employant le même type de membrane. On utilise ainsi 80 % de l’eau brute qui alimente l’usine. Mais le complot de désindustrialisation du pays ne permet guère de penser à cette option , ce qui prouve cette dichotomie entre le discours et les faits. Comment , dans une telle situation , projeter de réaliser l’extraction du gaz de schiste qui exige une masse d’eau très importante ? La politique de l’eau doit être revue de fond en comble, car l’ADE ( Algérienne des eaux) ne peut guère répondre aux besoins de la population tant qu’elle (ADE) reste organiser de la sorte. Le processus de traitement et de distribution de l’eau doit faire objet d’une restructuration qui débouchera sur un seul organisme qui aura une responsabilité entière sur la gestion de cette denrée si précieuse. De la gestion des barrages à la distribution et alimentation des foyers et autres utilisateurs, ce cycle doit être géré et maîtrisé par une seule entité qui aura la lourde responsabilité surl
    l’ EAU. La SONATRACH est bel et bien dans ce cas de figure.

    Bison
    4 septembre 2017 - 15 h 11 min

    C’est pas grave, si ce n’est que ca on en importera. En fait, c’est meme pas le manque d »eau qui inquiète le plus en Algérie mais, le manque de compétence et surtout de patriotisme! Oui, le patriotisme ! Le patriotisme c’est un tout, c’est des actes au quotidien ( de petites aux grandes choses) et non des slogans pompeux, des one, two, three…, et tout le monde agit, chacun a son niveau, comme s’il est étranger ( et non entrain de détruire sa propre demeure), mange, prends, profite, gaspilles, salis, …le derniers se débrouillera et au pire il se jettera a la mer…Comme balayer chez soi et jeter par la fenêtre les détritus, la rue c’est publique, c’est connu ! Chez moi, c »est de la porte vers l’intérieur ! Et sortir marcher sur le fumier en hurlant one tow three fifa l »aldjiri, tout en pestant que les agents de nettoyages n’ont pas encore fait leur boulot !

    Ouelechaab
    4 septembre 2017 - 13 h 10 min

    L’envasement des barrages etait connu et souligner pour son importance dans la distribution de l’eau depuis le debut des annees 2000, a Annaba et a El Tarf, ainsi qu’ailleurs en Algerie.
    Les obstacles fairs aux traveaux des rares chercheurs economistes de l’environnement, en particulier par les deux Wilayas d’Annaba et d’El Tarf, ainsi que par l’universite d’Annaba, ne nous ont pas empecher de lutter pour achever nos traveaux.
    Cependant, le machiavelisme institutionnel et l’irresponsabilite ambiante ont fait que les resultats de ces recherches restent confines et lettres modernes.
    Par contre, les responsables locaux de cette situation restent plus d’une dizaine d’annees en poste et quand ils partner (Direction de l’environnement, Direction de l’hydraulique d’Annaba, etc), ils ne rendent aucun compte et aucun bilan n’est laisser de leurs actions, ou plutot inactions.
    La meme observation vaut pour l’universite, les Wali, les Ministres, etc.

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