Robinet fermé ?
Par Kamel Moulfi – Pour cause de manque d’eau, le haut fourneau du complexe sidérurgique El-Hadjar d’Annaba va «être mis en veilleuse», apprend-on de source officielle. L’activité de production d’acier liquide s’en ressentira évidemment, avec aussi, sans doute, un impact sur l’emploi.
Les services de l’Algérienne des eaux (ADE) expliquent que c’est la solution trouvée pour satisfaire les besoins en eau potable de la wilaya d’Annaba. Des mesures d’«urgence» – ce mot est à souligner – seraient à l’étude pour réapprovisionner en eau le complexe sans nuire à l’alimentation de la population.
A l’heure où, au gouvernement, on parle de relance de la production nationale industrielle pour satisfaire le marché intérieur, réduire les importations et même dégager un surplus pour l’exportation, le tout dans le secteur hors hydrocarbures, c’est donc une annonce totalement contraire qui est faite. Combien d’unités industrielles se trouvent dans cette situation ? Les échos rapportés par les médias sur la situation hydrique dans le pays laissent supposer que le haut fourneau du complexe El-Hadjar pourrait ne pas être la seule installation industrielle à ralentir, voire à suspendre son activité pour manque d’eau. Ce fait est en contradiction avec les propos pompeux du discours officiel sur l’effort fait dans le secteur des ressources en eau pour garantir la sécurité de l’approvisionnement en cette denrée vitale à tous points de vue.
Des investissements colossaux ont été consentis par l’Etat, mais, visiblement, la gestion des infrastructures n’a pas suivi. Il y a encore des canalisations qui ne sont pas entretenues au point où elles cassent. Les piquages illicites vers les parcelles agricoles sont fréquents, faussant tout le circuit de distribution. Enfin, la vase dans les anciens barrages diminue leurs capacités de stockage déjà affectées par les périodes de sécheresse.
Résultat : à Annaba, par exemple, mais dans d’autres agglomérations également, l’eau continue à se faire rare pour la population et rien n’indique que la tendance va s’inverser. Alors, l’arbitrage de facilité : fermer le robinet des usines. En 2017, la situation hydrique de l’Algérie est loin d’être confortable.
K. M.
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