Un groupe d’universitaires appelle à une élection présidentielle anticipée
Par Sadek Sahraoui – Dans un communiqué rendu public ce matin, un groupe d’intellectuels, dont font partie les universitaires Daho Djerbal, Aïssa Kadri et Mohammed Hennad, appelle à la tenue d’une présidentielle anticipée pour, disent-ils, «éviter que le pire n’advienne». Les auteurs du communiqué justifient notamment leur appel par «l’état de santé du président Bouteflika qui ne cesse de se dégrader depuis 2005». Aussi disent-ils douter de la capacité du chef de l’Etat à gouverner.
«Le changement de gouvernement intervenu tout récemment dans notre pays est véritablement unique en son genre ! Il montre que le processus de déliquescence de l’Etat algérien est bien avancé. A l’évidence, le Président n’exerce plus ses fonctions constitutionnelles de manière effective, soutenue et transparente. Il n’est plus en mesure de recevoir dignement ses homologues étrangers, et il n’effectue plus de voyages officiels hors du pays. Pour rappel, un certain nombre de visites de chefs d’Etat étrangers ont été annulées», mentionnent-ils.
Les initiateurs de cet appel, soutenu également par des journalistes, se disent en outre «loin de croire qu’une élection présidentielle anticipée va constituer la solution à l’impasse politique dans laquelle se trouve le pays». Ils pensent cependant qu’«il y a urgence de sortir de ce statu quo mortifère». «La raison voudrait que le pays aille vers une Constituante, avec une période de transition consensuelle. Sans avoir à évoquer l’article 102, l’organisation d’une élection présidentielle anticipée reste possible si les promesses, maintes fois réitérées par le président Bouteflika en personne – particulièrement le discours de Sétif de mai 2012 – sont assumées au niveau des cercles du pouvoir à l’égard des jeunes générations et de l’avenir du pays», écrivent-ils.
S. S.
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