Ouyahia va-t-il s’inspirer du programme économique de son parti ?
Par Hani Abdi – Le Conseil des ministres, tenu mercredi, a approuvé le plan d’action du gouvernement Ouyahia. Pas de révolution ni de grand changement par rapport à celui de son prédécesseur Abdelmadjid Tebboune. Pas de recours à l’endettement extérieur et feu vert pour la mobilisation de toutes les ressources nationales afin de faire face à la crise financière.
La seule nouveauté, si l’on peut l’appeler ainsi, c’est le recours de l’Etat au financement non conventionnel. Autrement dit, le Trésor public peut désormais être directement financé par la Banque d’Algérie. Une mesure de politique monétaire temporaire dont l’objectif est un soutien à la liquidité sur le marché monétaire.
Le plan d’action est dominé par le volet économique en raison de la conjoncture que traverse le pays. Une conjoncture qualifiée de «difficile» par le président Bouteflika. L’esprit de ce plan d’action est presque identique à la nature du programme économique du RND dont Ouyahia est le secrétaire général. Contre l’endettement extérieur, inscrit comme ligne rouge dans le plan d’action du gouvernement, Ahmed Ouyahia va-t-il s’inspirer un tant soit pas du programme de son parti pour mettre en application les orientations du chef de l’Etat ? Probablement. Car, faut-il le souligner, contrairement au FLN qui n’a pas de programme propre à lui, le RND a fait connaître les grandes lignes de son programme lors des élections législatives de mai dernier. Ayant décrié maintes fois l’usage du discours populiste, Ahmed Ouyahia va-t-il adopter celui de la vérité que tout le monde n’aime pas entendre en ces temps de vaches maigres et d’austérité ?
Le RND d’Ahmed Ouyahia plaide pour une accélération de la diversification de l’économie nationale et de nos exportations. Un point tout tracé dans le programme du président de la République. Pour cette formation, la concrétisation de cette diversification passe notamment par un allègement et une décentralisation des procédures liées à l’acte d’investissement dans tous les secteurs, ainsi qu’une carte politique d’orientation spatiale et sectorielle pour garantir un développement
harmonieux et bien réparti à travers tout le pays.
En tant que Premier ministre, Ouyahia va-t-il donc décentraliser l’acte d’investir et lever les écueils bureaucratiques qui freinent les investissements et par ricochet le développement du tissu économique national.
Autre point cher au nouveau Premier ministre : la question des subventions. S’il est totalement favorable au maintien de la politique sociale en faveur des couches les plus défavorisées, Ahmed Ouyahia estime qu’il est impératif et urgent, dans la difficile conjoncture financière actuelle, de rationaliser les subventions publiques. Une première démarche a été engagée par son prédécesseur avec la mise en place d’une commission nationale qui sera chargée de recueillir les avis et suggestions de toutes les forces vives du pays.
Globalement, Ahmed Ouyahia veut une accélération des réformes économiques pour renforcer la qualité et les capacités de la production nationale. Va-t-il réussir à mettre en œuvre une véritable réforme économique dans les prochains mois ? Va-t-il joindre l’acte à la parole ? On le saura bientôt.
H. A.
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