Polémiques d’automne
Par Kamel Moulfi – Le secrétaire général du RND – et en même temps Premier ministre –, Ahmed Ouyahia, et le secrétaire général du FLN, Djamel Ould-Abbès, sont chargés de porter la contradiction aux personnalités politiques qui s’en prennent au président Bouteflika et appellent soit à l’application de l’article 102 de la Constitution, soit au renoncement à un 5e mandat. Il est curieux de noter que ces dirigeants du RND et du FLN, qui interviennent comme acteurs principaux de l’Alliance présidentielle, se sont réparti les tâches pour répondre à deux hommes politiques, Sofiane Djillali, brandissant l’art.102, et Nourredine Boukrouh, parti prématurément en campagne contre le 5e mandat, qui ont fait leurs armes partisanes dans la même formation politique.
Ouyahia a cru n’avoir aucun mal à réfuter l’argument de la «vacance du pouvoir» avancé par Sofiane Djillali et ses amis. Il a suffi au secrétaire général du RND de faire constater que le président Bouteflika a assumé sa fonction en présidant le Conseil des ministres. Ce faisant, Ouyahia ne s’est pas limité à répondre à ceux qui veulent appliquer l’article 102, il prend l’offensive en les accusant implicitement d’opportunisme par le fait qu’ils tentent d’anticiper sur des difficultés financières éventuelles de l’Algérie en se préparant à profiter d’une situation politique qu’ils pensent propice pour faire partir Bouteflika. Là, Ouyahia semble parler plutôt en tant que Premier ministre, et en parfaite connaissance de cause quand il affirme que l’adoption de la loi qui permettra le recours au financement non conventionnel mettra l’Algérie à l’abri d’une déstabilisation pour cause de «faillite».
De son côté, Djamel Ould-Abbès a la partie plus dure face à Nourredine Boukrouh qui a fréquenté le sérail et semble en maîtriser les ressorts, et qui a l’énorme avantage de posséder un style de rédaction attractif. Le secrétaire général du FLN n’a eu aucun argument sérieux à opposer à l’ancien ministre du Commerce. L’accusation portée contre Boukrouh de chercher à rééditer le coup de l’été 1998 qui avait fait partir l’ex-président Liamine Zeroual, auquel a succédé Bouteflika, n’accroche pas dans l’opinion publique. Attendons la suite.
K. M.
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