Benflis : «Nous sommes face à un délitement institutionnel sans précédent»
Par Hani Abdi – Le président de Talaie El-Houriyet, Ali Benflis, tire à nouveau la sonnette d’alarme et estime que le pays va à sa perte. Dans une conférence de presse animée aujourd’hui au siège de son parti à Alger, l’ancien chef de gouvernement considère que la situation dans laquelle se trouve le pays doit interpeller toutes les forces vives de la nation. «Il y va de notre avenir commun, de celui des générations futures», a-t-il lancé, avertissant sur les graves dangers de l’impasse politique actuelle et son lot de problèmes socio-économiques qui vont en s’accentuant de mois en mois. «Nous sommes face à un délitement institutionnel sans précédent», a-t-il commenté, soulignant que cette «grave crise politique résultant de l’impasse politique et du délitement et de l’immobilisme institutionnel a conduit à l’influence croissante des forces extraconstitutionnelles sur la décision nationale et au déplacement de son centre».
Ali Benflis se dit préoccupé par la situation économique qui a atteint une gravité sans précédent. Le plus inquiétant pour lui, c’est que les gouvernements qui se sont succédé ont prouvé leur incapacité à relever les défis induits par cette situation et à y apporter les réponses et les mesures nécessaires. Pour Ali Benflis, la décision du gouvernement de recourir au financement non conventionnel (planche à billets) aura de graves conséquences sur la qualité de vie des Algériens qui s’appauvriraient encore davantage. «Un tel choix entraînera le pays dans une spirale dangereuse, le recours à la planche à billets mènera inéluctablement à l’explosion des prix, à une incontrôlable dévaluation du dinar et à une inflation galopante. Cette situation de crise économique majeure, en période de rentrée sociale, va se répercuter, sans aucun doute, sur les couches vulnérables de la population, ouvrant la voie à des instabilités sociales inévitables, et à des risques sérieux sur la sécurité et la stabilité du pays», a-t-il prévenu.
Pour ce responsable politique, la seule voie de salut pour le pays, c’est le retour à la souveraineté populaire par l’organisation d’élections libres, transparentes et légitimes à tous les niveaux, la préparation, l’organisation et le contrôle de tous ces processus électoraux qui seront confiés à une instance indépendante et souveraine, dont les missions, les prérogatives et les moyens feront l’objet d’un consensus entre l’ensemble des forces politiques.
Revenant sur la décision de son parti de participer, cette fois-ci, aux élections locales du 23 novembre prochain, Ali Benflis a estimé qu’il serait illusoire de croire que ces élections sauraient constituer une solution à la crise de régime, à l’impasse politique et institutionnelle et au marasme économique et social. «Le prochain scrutin sera comme les précédents et portera les marques infamantes de la tricherie politique et de la fraude électorale. Il serait dupe de croire le contraire», a-t-il poursuivi.
H. A.
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