Argent : Washington classe l’Algérie parmi les pays «non transparents»
Par Hani Abdi – Dans son rapport 2017 sur la transparence budgétaire des gouvernements, le Département d’Etat américain place l’Algérie parmi les pays qui ne sont pas transparents ni sur le plan budgétaire et financier ni sur le plan fiscal. Si le rapport note des progrès significatifs, l’Algérie figure ainsi dans la même catégorie que l’Arabie Saoudite, le Liban, la Libye, l’Egypte, l’Irak, la Mauritanie, le Mali, le Niger, le Nigeria, les Maldives, le Lesotho, le Laos, le Nicaragua, Oman, Bahreïn, le Pakistan, le Soudan, le Yémen ou encore le Zimbabwe.
En tout, 140 gouvernements ont été évalués. L’Algérie ne répond pas aux exigences minimales de transparence financière et fiscale. Mais de tous les pays non transparents, l’Algérie est la seule qui a fait des progrès notables dans le sens de la transparence budgétaire. «‘‘Progrès significatif’’ indique que, au cours de la période considérée, un gouvernement a répondu de manière satisfaisante à une lacune essentielle pour satisfaire aux exigences minimales de transparence fiscale. Une lacune essentielle est une condition ou un fait matériel qui fait que le gouvernement ne respecte pas les exigences minimales de la transparence fiscale», explique le Département d’Etat.
«L’Algérie a fait d’importants progrès au cours de la période d’examen en publiant des rapports d’audit dans un délai raisonnable. Au cours de cette période, les documents budgétaires étaient généralement accessibles au public, mais le gouvernement n’a pas publié de proposition de budget exécutif ni de rapport de fin d’année dans un délai raisonnable. L’information limitée concernant les titres de créances était publiquement disponible. Mais elle n’était pas complète, notamment en ce qui concerne les allocations et les bénéfices des entreprises», relève-t-on dans ce rapport, qui évoque les dépenses effectuées en dehors du budget de loi de finances voté par le Parlement. Il s’agit notamment des enveloppes budgétaires distribuées aux wilayas lors des visites du Premier ministre.
Le Département d’Etat souligne également comme point positif, la publication dans un «délai raisonnable» des rapports de la Cour des comptes sur les dépenses publiques. Le Département d’Etat explique que les exigences minimales en matière de transparence fiscale comprennent l’obtention de documents budgétaires clés et leur accessibilité au grand public. Des rapports qui doivent être substantiellement complets et précis. Pour faire son évaluation, le Département d’Etat examine, entre autres, des processus d’attribution des marchés publics et des licences pour l’extraction des ressources naturelles.
«La transparence budgétaire est un élément essentiel de la gestion efficace des finances publiques, aide à renforcer la confiance du marché et sous-tend la durabilité économique. La transparence budgétaire favorise une plus grande responsabilisation du gouvernement en fournissant une fenêtre aux budgets gouvernementaux pour les citoyens, en les aidant à renforcer leur leadership», souligne le rapport.
H. A.
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