Priorités du gouvernement Ouyahia : logement, énergie, habitat et agriculture
Le gouvernement s’engage à achever la réalisation de 1,6 million de logements d’ici la fin de 2019, tout en mobilisant de nouvelles sources de financement, indique le plan d’action du gouvernement qui sera présenté dimanche prochain par le Premier ministre, Ahmed Ouyahia, devant l’Assemblée populaire nationale (APN). «L’Algérie a déjà réalisé, entre 2000 et 2017, des avancés exceptionnelles matérialisées notamment par près de 3,6 millions de logements livrés et près d’un million de logements en cours de réalisation. Le gouvernement maintiendra cet engagement au double plan quantitatif et qualitatif pour résorber définitivement le déficit de logements», indique le plan d’action.
L’Exécutif s’engage, à cet effet, à investir les efforts nécessaires pour achever, d’ici la fin de 2019, un ensemble de 1,6 million de logements en cours de réalisation par l’Etat ou avec son concours dans différentes catégories (logement social locatif, logement rural, location-vente et logement promotionnel public). Cet effort sera accompagné de plusieurs actions, à savoir la diversification de l’offre de logements à travers l’adaptation des segments existants aux capacités financières de l’Etat ainsi qu’aux revenus des demandeurs, à la rationalisation des coûts de réalisation du logement public.
Outre la réalisation de programmes de logements sociaux locatifs et la poursuite de l’aide au logement rural, le gouvernement travaillera à la réalisation de logements publics en faveur des populations à faibles revenus, en milieu urbain et rural, avec la participation financière des bénéficiaires. A ce titre, le gouvernement va mettre l’accent sur l’encouragement de la formule du logement promotionnel aidé (LPA) avec l’implication des collectivités locales. Quant au financement, le gouvernement travaillera à la mobilisation de nouvelles sources de financement pour la poursuite de l’effort public de réalisation de logements, y compris des produits bancaires diversifiés et adaptés, l’épargne des demandeurs de logements et les revenus de la gestion immobilière du patrimoine public. «Les pouvoirs publics agiront aussi pour la dynamisation de l’activité immobilière à travers la promotion de partenariats public/privé et la mise en place d’un régime incitatif pour l’investissement dans la réalisation du logement destiné à la location, notamment par le développement du marché locatif privé», indique le document.
Il encouragera également l’apport de l’investissement privé dans la réalisation et l’aménagement des villes nouvelles et des pôles urbains.
Transports : rentabilisation des investissements consentis
Par ailleurs, les efforts dans le secteur des transports seront tournés vers l’amélioration du système du transport de voyageurs et de marchandises «pour assurer une augmentation de sa fréquentation et une rentabilisation des investissements consentis», note le plan d’action. Le ralentissement du lancement de nouveaux projets d’infrastructures de base qu’impose la crise financière «ne sera pas préoccupant pour le développement national», d’autant que «le portefeuille des chantiers à parachever est très important». Les conditions de circulation routière seront, quant à elles, consolidées avec l’engagement d’«une détermination accrue» dans la lutte contre l’insécurité routière. Le gouvernement s’engage aussi à parachever les infrastructures de transport lancées, tels que les aérogares d’Alger et d’Oran et le port-centre de Cherchell.
Agriculture : maintien du programme de soutien au développement agricole
Le gouvernement va maintenir le programme de soutien au développement agricole qui a permis à l’économie agricole «de faire un bond qualitatif avéré», note le plan d’action, qui précise que ce secteur a contribué à hauteur de 12% du PIB en 2016 et constitue le premier secteur économique fournisseur d’emplois dans le pays. Il s’agit aussi de veiller à l’extension des surfaces agricoles irriguées pour les porter à un million d’hectares, à la poursuite du développement de l’agriculture saharienne par la création de nouveaux périmètres ainsi que la mise en valeur des fermes pilotes par le biais de leur concession à des investisseurs sur la base de cahiers des charges.
L’Exécutif s’engage également à mobiliser des partenariats entre des investisseurs nationaux et étrangers pour le développement d’une agriculture intensive et moderne, notamment au sud du pays et dans les Hauts-Plateaux. En aval du secteur, le gouvernement accordera une «importance particulière» au développement des industries agroalimentaires à l’effet d’assurer un marché à la production agricole en croissance continue, et ce, par la transformation et l’exportation.
Davantage d’infrastructures pour l’eau et l’électricité
Le gouvernement s’attellera à la poursuite de la réalisation des infrastructures dans le secteur des ressources en eau et de l’électricité pour assurer une meilleure mobilisation de l’eau et une production accrue de l’électricité. Concernant l’eau, l’objectif est la poursuite des investissements permettant d’augmenter la capacité de stockage de 8 à 9 milliards m3, tout en augmentant les capacités de transfert des grands barrages vers les régions exposées au stress hydrique.
Le programme de l’Exécutif porte aussi sur la mobilisation et la rationalisation de l’usage de l’eau, ainsi que la poursuite du programme de protection des villes contre les inondations. Selon ce plan d’action, le gouvernement poursuivra la réalisation et l’entretien des réseaux d’alimentation afin de porter le taux de raccordement aux réseaux d’eau potable de 98% à 99%.
Les actions vont aussi porter sur la rationalisation de l’usage de l’eau potable et la lutte contre le gaspillage. Ainsi, le gouvernement veillera à assurer une meilleure rentabilité du réseau des stations de dessalement de l’eau de mer déjà réalisées. En matière de production de l’électricité, et afin de répondre à une demande de plus en plus croissante, le programme en cours de réalisation permettra de faire passer la puissance installée à 30 000 MW à l’horizon 2020. L’Exécutif agira pour améliorer davantage le taux de raccordement des foyers à l’électricité établi à 97%, ainsi que le taux pénétration du gaz naturel qui atteint, quant à lui, une moyenne nationale de 47%.
Outre le développement des capacités, la réussite de ce programme passe par une amélioration de l’entreprise concernée et le redressement de sa situation financière «gravement déstructurée», note le plan du gouvernement. La procédure nécessite une évolution graduelle de la tarification, une lutte sévère contre les branchements illicites ainsi qu’une politique ferme pour le recouvrement des créances détenues sur les consommateurs, y compris les administrations publiques.
Commerce : assainissement des activités
La modernisation de la sphère commerciale constitue «un enjeu de premier ordre» dans le plan d’action du gouvernement, qui consistera, entre autres mesures, à prévenir les fraudes de surfacturation dans le secteur du commerce extérieur. Cette modernisation a pour effet de «réguler et, le cas échéant, d’assainir les activités commerciales dans le cadre de la loi et au bénéfice des consommateurs». Il s’agit également de concourir à la promotion de la production locale «à l’abri des fraudes diverses, y compris lors des importations», et de participer à la restauration de l’équilibre de la balance des paiements.
En ce qui concerne la régulation du marché, le gouvernement agira notamment pour la promotion, avec le concours des investisseurs privés, des circuits de la grande distribution garante d’approvisionnements «réguliers et transparents», et le suivi et le contrôle des produits de large consommation, y compris pour le respect des marges et le contrôle des prix.
S’agissant du commerce extérieur, le gouvernement veillera au renforcement des capacités et instruments de l’administration des Douanes, à la prévention des fraudes de surfacturation, et ce, avec le concours d’organismes internationaux de vérification des prix. Il procédera à cet effet à la sanction des importateurs fraudeurs et à la mise en place de dispositions de sauvegarde destinées à réduire la facture des importations, et ce, avec le concours des organisations des opérateurs économiques.
Energie : développer l’exploitation des potentialités existantes
Le développement du secteur de l’énergie demeure une priorité pour le gouvernement, qui a défini les grandes lignes de sa stratégie relative au développement de la production des hydrocarbures, des énergies renouvelables et de l’industrie minière. «Le secteur de l’énergie demeurera pendant longtemps encore la première source de revenus extérieurs du pays. Le développement de l’économie de l’énergie est également une nécessité pour le développement des autres secteurs d’activités», note le plan d’action. Il s’agit de «développer l’exploitation des potentialités existantes» et d’étendre la prospection de nouvelles sources d’énergies aux hydrocarbures schisteux dans le strict respect de l’environnement et de la santé de la population». Le document indique, en outre, que Sonatrach bénéficiera des conditions appropriées pour mobiliser les partenariats et les associations étrangères nécessaires afin de conduire cette politique. Et dans une optique de valorisation locale des hydrocarbures, le gouvernement investira un effort accru pour le développement des industries en aval des hydrocarbures, notamment l’industrie pétrochimique. Le gouvernement demeurera également à écoute du secteur de l’énergie pour toute révision de la loi sur les hydrocarbures à l’effet d’améliorer l’attractivité du pays.
R. N.
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