Le roi Salman ordonne à ses sujets de se fliquer les uns les autres
Le roi Salman cherche clairement à étouffer dans l’œuf toute velléité de contestation de son pouvoir. Mercredi, des dissidents ont fait état d’au moins 20 arrestations depuis le 9 septembre parmi lesquelles des prédicateurs et des intellectuels. Certains sont proches de la confrérie des Frères musulmans, catégories de personnes considérées comme des diables par les wahhabites.
Ce n’est pas tout. La police politique saoudienne a appelé, par ailleurs, ces dernières 24 heures la population à signaler les messages «extrémistes» sur les réseaux sociaux et avertissant que toute atteinte, à l’image de l’Etat est un «crime terroriste». Par extrémistes, les autorités saoudiennes font notamment allusion aux opposants politiques qui contestent la légitimité du monarque saoudien ainsi que ses politiques.
Les Al-Saoud sont pris de panique depuis que des rumeurs insistantes concernant une révolte sociale imminente ont commencé à circuler dans les grandes villes du royaume wahhabite. Leur crainte s’est accentuée après que des opposants en exil, regroupés sous la bannière du Mouvement du 15 septembre, eurent appelé sur Twitter à des manifestations pour ce vendredi pour dénoncer la pauvreté et le chômage.
Pour empêcher la population de sortir dans la rue, Riyad a décidé de faire plonger la société dans la frayeur. A ce propos, des médias rapportent qu’un message a été posté mardi soir sur un compte Twitter dépendant du ministère de l’Intérieur, appelant le public à utiliser une application appelée «Nous sommes tous la sécurité».
Cette application, ajoute la même source, avait été lancée en février mais a brusquement pris une dimension politique. «Si vous voyez un quelconque compte sur les réseaux sociaux qui répand des idées terroristes ou extrémistes, signalez-le immédiatement s’il vous plaît à (l’application) Nous sommes tous la sécurité». Bref, Riyad appelle ses valeureux citoyens à devenir des balances et à donner les noms des opposants.
Emboitant le pas au ministère de l’Intérieur, le bureau du procureur général a publié, lui aussi, une déclaration au ton très ferme, avertissant que toute atteinte à «l’unité nationale» ou à «l’image de l’Etat» est un «crime terroriste», ainsi que toute tentative visant à «perturber l’ordre public ou à déstabiliser l’Etat».
S. S.
Comment (12)