L’appel à la prière désormais réglementé en Algérie
Par Ramdane Yacine – Un décret établissant les règles de la prière dans les mosquées, le premier de son genre, destiné à améliorer la qualité de l’adhan et à fixer l’intensité sonore des haut-parleurs, est publié mercredi dans le Journal officiel. Le décret, qui définit «la manière de faire l’appel à la prière et les sonorités» a été signé par le ministre des Affaires religieuses, Mohamed Aïssa.
Selon le décret en question, «il sera désormais tenu compte dans l’adhan de la qualité de la voix du muezzin et de l’intensité de la sonorité des haut-parleurs dans la mosquée afin d’éviter l’excès». Par ailleurs, le texte réglementaire indique que «la prière du vendredi et les cinq prières quotidiennes ne peuvent être observées avant l’heure réglementaire fixée dans le calendrier officiel des horaires élaboré par le ministère des Affaires religieuses».
Le document annonce également que le ministre des Affaires religieuses délivrera ultérieurement une fiche technique dans laquelle seront précisées notamment les caractéristiques techniques concernant la beauté de l’adhan et les haut-parleurs.
C’est la première fois que les autorités algériennes réglementent l’adhan. Auparavant, la liberté est laissée aux fidèles et aux imams de choisir le type d’adhan qui leur convient ainsi que l’intensité sonore des haut-parleurs dans les mosquées.
Rappelons que le ministre des Affaires religieuses a invité en avril dernier les muezzins des mosquées à «travailler fidèlement et à être précis dans les temps de prière et à faire l’effort d’embellir la voix sans excès».
En 2013, l’ancien ministre des Affaires religieuses, Boubdellah Ghlamallah, a déclaré qu’il avait demandé aux mosquées de «respecter le moment de l’appel à la prière, de l’élever ou de l’abaisser», mais que «cela n’a pas été pleinement respecté».
Le ministère des Affaires religieuses publie régulièrement un calendrier officiel sur les temps de prière, mais des différences dans le temps de la prière sont régulièrement observées d’une mosquée à une autre à travers le pays.
Notons enfin qu’en 2015, l’Algérie a connu une polémique suite à de multiples appels d’acteurs de la société civile à l’intervention des autorités pour réduire la sonorité des haut-parleurs lors de l’appel à la prière dans les mosquées, surtout la nuit. Les extrémistes, salafistes notamment, qui contrôlent un certain nombre de mosquées, ont violemment réagi aux appels d’acteurs de la société civile.
R. Y.
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