La Marocaine Belkacem «infiltre» les milieux berbéristes algériens en France
Par Houari Achouri – L’ambassade du Maroc en France, via sa communauté, a lancé une opération en direction des associations algériennes, ciblées en tant que berbérophones, pour «neutraliser» leur soutien à la cause du peuple sahraoui en lutte pour l’indépendance du Sahara Occidental.
C’est Najet-Vallaud Belkacem, ex-ministre de l’Education du gouvernement Hollande et ex-présidente du Conseil de la communauté marocaine de l’étranger (CCME) qui est chargée de la coordination de cette opération. Depuis qu’elle a été sévèrement battue à Villeurbanne aux dernières élections législatives françaises et qu’elle sait qu’elle n’a plus de chance de revenir au gouvernement, Najat Vallaud-Belkacem a du temps pour se mobiliser au service des objectifs du Makhzen. Le discours qu’elle développe dans les banlieues, auprès des jeunes et des étudiants, vise à les détacher des associations de la communauté algérienne, les détourner du soutien au peuple sahraoui et de toutes les autres causes que l’Algérie soutient.
Najet-Vallaud Belkacem réussit à tromper beaucoup de jeunes qui la suivent au nom de la communauté berbère qu’elle ne cesse de répéter comme référence dans ses discours, en évitant de parler du Maroc ou de l’Algérie. Son engagement pour le Makhzen a été déjà dénoncé en 2012. A l’époque, alors qu’elle était porte-parole de François Hollande qui se présentait à l’élection présidentielle, elle avait été accusée par la déléguée générale adjointe de l’UMP, Valérie Rosso-Debord, d’appartenir au CCME, une instance qui a pour but de renforcer l’identité marocaine des Marocains de l’étranger et d’émettre des avis sur leur éducation religieuse (en l’occurrence musulmane). Najat Vallaud-Belkacem, qui était alors élue de Lyon et candidate aux législatives, avait réfuté cette accusation, tout en reconnaissant en avoir été membre de décembre 2007 à décembre 2011, mais que ce n’était plus le cas. Or, selon certains observateurs, elle avait continué à participer aux travaux de cette instance.
Le CCME a été créé par le roi du Maroc Mohammed VI en 2007 et comprend 37 membres, des Marocains installés à l’étranger, partout dans le monde, ou personnalités ayant la double nationalité. La principale priorité du CCME, sous des apparences diverses, est d’agir pour défendre la présence coloniale du Maroc au Sahara Occidental. Cette action a un prolongement répressif, puisque, comme le notent les spécialistes de la question, au Maroc, quiconque critique l’occupation coloniale du Sahara Occidental s’expose à une arrestation et des poursuites judiciaires.
Par ailleurs, il y a quelques jours, la présidente de la région Ile-de-France, Valérie Pécresse, révélait qu’elle souhaitait, en 2016, mettre en place «les tests salivaires de détection de drogue dans les lycées franciliens et y conduire des actions de prévention sur les addictions», mais en avait été empêchée par Najat Vallaud-Belkacem qui était à l’époque ministre de l’Education. Ce que voulait faire Valérie Pécresse, c’était un plan «lycées sans drogue» qui comprenait également «des référents drogues dans les lycées» et «des témoins lycéens», c’est-à-dire « des lycéens qui parlent aux lycéens». Selon la présidente de la région Ile-de-France, «Najat Vallaud-Belkacem a refusé que la région travaille sur cette politique de prévention». Valérie Pécresse ne dit pas pourquoi l’ancienne ministre française de l’Education ne voulait pas que ce projet, visant à combattre la toxicomanie en milieu lycéen, soit mis en œuvre et réussisse.
H. A.
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