Barrages : lancement de la fabrication de machines de dragage en Algérie
La fabrication des machines de dragage des barrages a été lancée samedi pour la première fois en Algérie par la compagnie publique d’équipement industriel Alieco, filiale de l’Entreprise nationale de charpente et de chaudronnerie (ENCC). La première drague pour le dévasement des barrages sera livrée fin mars 2018, a indiqué le ministre des Ressources en eau, Hocine Necib, lors de la cérémonie de lancement de réalisation de ces équipements au niveau de l’usine d’Alieco à Hussein Dey (Alger).
Relevant l’importance du rôle de ces dragues, le ministre a indiqué que l’envasement des barrages constituait une menace qui affecte sérieusement la santé publique ainsi que le potentiel des barrages. Dans ce sens, il a indiqué que l’envasement représentait 12% de la capacité totale d’emmagasinement de l’eau dans les barrages, sachant que sur les 65 barrages opérationnels au niveau national, 11 sont concernés par ce fléau.
C’est ainsi que «le secteur des ressources en eau a décidé à travers l’Agence nationale des barrages et transferts (ANBT) de se donner les moyens de sa politique en commandant, pour son propre compte, cette première opération de fabrication portant sur l’acquisition de trois dragues et de trois petits bateaux de servitude», a-t-il expliqué. Selon lui, ces trois premières dragues qui seront fabriquées dans une première phase, et dont la capacité de pompage de la mixture est de 2 000 m3/h, font appel à une «technologie éprouvée». «Elles auront, de par leurs caractéristiques techniques, l’immense avantage de doter le secteur d’une flexibilité de planification et de programmation des opérations de dévasement, et d’adapter ainsi le programme en fonction des priorités imposées par la réalité du terrain», a-t-il détaillé.
D’un coût global de 1,4 milliard de dinars, ces trois équipements pourront être déplacés d’un barrage à un autre dans les cas d’urgence (déficit en eau dans une région, risque d’atteinte des composants vitaux d’un barrage…). Dans la première phase de fabrication, le taux d’intégration est de 70% et pourrait évoluer jusqu’à 100% d’ici à 2022, selon les pronostics de M. Necib. Le deuxième avantage d’un tel investissement est d’ordre industriel puisque ce partenariat entre l’opérateur du secteur des ressources en eau qu’est l’ANBT et l’entreprise Alieco vise également la promotion de l’outil de production national, a-t-il insisté.
Concernant les spécificités techniques de ces dragues, elles ont un système de pompage qui peut opérer à une profondeur maximale de 15 mètres avec une capacité de dragage effectif entre 150 et 250 m3/h, avec une longueur de pompage direct de 1 500 m et une hauteur de pompage de 10 m. Quant au ponton (bateau de service et de débroussaillage), il a une longueur totale de 22 à 24 m pour une largeur de 7 à 8 m. A noter qu’un bureau espagnol d’engineering naval de Levantina Ingenieria y Contruccion (LIC) a contribué à ce projet avec son expertise dans la réalisation d’appareils de dragage.
Les barrages remplis à 55% actuellement
Par ailleurs, M. Necib a fait savoir que le taux de remplissage des barrages était actuellement de 55%. «La récupération des eaux épurées pour les réutiliser à des fins agricoles demeure notre préoccupation», a signalé le ministre. En outre, il a fait savoir que 5 barrages seraient réceptionnés d’ici la fin de l’année 2017 tout en affirmant que d’ici à 2019, le nombre de barrage sera de 74 avec une capacité globale de 9 milliards m3. Quant aux eaux non conventionnelles, c’est-à-dire celles produites par les stations de dessalement de l’eau de mer, la production est actuellement de 2 millions de m3/j, soit 17% de l’offre nationale en eau potable (20% d’ici la fin 2017).
Concernant les eaux épurées au profit de l’agriculture, 400 millions m3 seront produits par les 200 unités d’épuration installées d’ici à 2018, pour permettre l’irrigation d’un total de 100 000 hectares.
R. E.
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