Jil Jadid boycotte les élections locales et critique le rôle de l’opposition
Par Hani Abdi – Le parti de Soufiane Djilali, Jil Jadid, ne participera pas aux élections locales qui auront lieu le 23 novembre prochain. Cette formation politique, qui fait dans l’opposition, reste inflexible sur la question de la participation aux processus électoraux dans le contexte politique actuel qu’elle juge délétère.
Jil Jadid, qui a boycotté les dernières élections législatives, estime que «dans ce climat chaotique, les élections communales ne seront qu’une autre occasion pour que le peuple se démarque de ce régime de corrompus et de ses affidés par un boycott aussi large que celui des élections législatives». Jil Jadid maintient ainsi sa position de principe et affirme qu’il «se range du côté du peuple». Il ne participera donc pas à ce qu’il considère «des tentatives de légitimation d’un pouvoir définitivement condamné par l’histoire».
Cette formation, qui a tenu son conseil national aujourd’hui, poursuit sa campagne pour l’application de l’article 102 relatif à l’incapacité du président de la République d’assumer ses fonctions. Il dit qu’il a noté «avec satisfaction l’intérêt des citoyens algériens pour le débat sur la mise en œuvre de cet article 102 de la Constitution. Dans la rue ou sur les réseaux sociaux, ils sont aujourd’hui une majorité à appuyer cette revendication. Le pays est en train de prendre conscience des conséquences désastreuses d’une présidence à vie qui relève du délire et qui démontre une complicité coupable des institutions, censées pourtant être là dans l’intérêt du pays», a relevé ce parti, qui accuse «le Conseil constitutionnel, le Parlement et le gouvernement» de trahison.
Jil Jadid assure que «le Conseil constitutionnel s’est totalement discrédité par un état d’allégeance totale à M. Bouteflika. Rappelons que l’état de santé du Président, qui est à l’origine du désordre dans le pays, n’est pas nouveau». «L’acceptation de la candidature de M. Bouteflika en 2014 avec un dossier médical lourd, mais à l’évidence trafiqué, était tout simplement anticonstitutionnelle», a souligné ce parti, pour lequel «cet acte restera inscrit dans la mémoire collective comme une forfaiture contre la nation. Aujourd’hui, la transgression répétée de l’esprit et de la lettre de la Constitution par le président de la République est indéniable».
Pour ce parti, «le président de la République n’accomplit plus ses devoirs constitutionnels, pourtant obligatoires. Il ne s’est plus adressé à la nation depuis 2012 (article 84) et il ne reçoit plus les lettres de créances des ambassadeurs (article 92), fonction qui ne peut d’ailleurs être déléguée (article 101). La fonction de représentation de l’Etat n’est plus remplie (article 84). Qu’en est-il des autres prérogatives dont l’exercice se fait dans la plus grande opacité et par de tierces personnes ?».
S’il a vertement critiqué les partis au pouvoir, qui ont allègrement participé au «dépeçage» programmé du pays, Jil Jadid n’a pas épargné les formations de l’opposition. «La singularité de la situation, estime-t-il, est renforcée par les partis politiques dits de l’opposition qui ont fini par briser le silence confortable dans lequel ils se confinaient pour critiquer et se démarquer de la revendication de l’application de l’article 102, inventant pour certains de fallacieux arguments pour se justifier face à une opinion publique incrédule».
H. A.
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