Médias parallèles

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En quelques mois, les députés ont à se prononcer pour la deuxième fois sur le plan d'action du gouvernement. New Press

Par Kamel Moulfi – Qu’est-ce qui sortira des interventions des députés sur le plan d’action du gouvernement ? Les premiers échos des séances consacrées à ce débat n’indiquent rien d’exceptionnel qui prouverait que le moment que traverse le pays est critique. La nouvelle APN ne se distingue pas de la précédente pour ce qui est de l’absentéisme. Les images montrent des bancs inoccupés suffisamment nombreux pour que le fait soit significatif.

Pour sa deuxième session depuis que la nouvelle législature a commencé le printemps dernier après son élection en mai, l’APN semble déjà installée dans l’activité routinière. Les députés se sentent-ils maltraités en constatant qu’en quelques mois à peine, ils en sont à la deuxième présentation d’un plan d’action gouvernemental ? Le premier, présenté par Abdelmadjid Tebboune, avait été adopté sans surprise et celui exposé dimanche par Ahmed Ouyahia ne connaîtra pas un sort différent. Il sera avalisé. Alors, doivent penser certains députés, et ils sont peut-être nombreux, à quoi bon débattre ?

En réalité, le débat plus incisif se déroule à l’extérieur de l’enceinte parlementaire, sur les chaînes satellitaires privées et sur les réseaux sociaux, où experts et personnalités politiques, voire simples citoyens, ne sont gênés par aucune contrainte pour livrer leur avis. L’opposition voit dans cet espace d’expression libre non seulement un moyen de contourner les médias lourds mais, bien au-delà, la possibilité de s’adresser directement à un auditoire de jeunes qui constitue en même temps un gisement électoral que tous les partis politiques caressent sans doute l’espoir de gagner.

Certes, dans l’immédiat et dans les conditions «spécifiques» qui caractérisent l’activité politique en Algérie, le débat qui se déroule sur les réseaux sociaux en parallèle au débat «officiel» répercuté par les médias lourds  ne permet, dans le meilleur des cas, qu’à connaître les tendances dominantes dans l’opinion publique, mais, lorsqu’arrivera l’échéance de 2019, tout peut se  jouer sur ces médias non conventionnels que sont les réseaux sociaux.

K. M.

Comment (2)

    MELLO
    22 septembre 2017 - 14 h 59 min

    Effectivement, Mr MOULFI, le débat est ailleurs que dans cette enceinte parlementaire, mais ne nous emballons pas tout de même, car certaines interventions sont de hautes factures, mais face à un pouvoir autiste, sourd et aveugle et avec Ouyahia et sa langue fourchue le débat prend une tournure unilatérale avec une majorité de députés liés par cette offrande de plus de 30 millions. Tout de même, la rue et les réseaux sociaux restent les vrais baromètres d’un jugement sans faille de cette politique néfaste pour le pays. Le jugement est sans concession, personne ne partage ce programme présenté par Ouyahia , alors que Tebboun son prédécesseur avait une meilleure appréciation auprès de ce  » média non conventionnel », bien que le problème en Algérie ne soit pas d’ordre économique mais politique. Le meilleur des programmes économiques ne peut réussir si la confiance entre gouvernants et gouvernés est rompue.

    LE NUMIDE
    19 septembre 2017 - 13 h 11 min

    il faut avoir le regard ample et la vue dégagée .. La démocratie en Algérie et la vie démocratique , ne se règlent pas dans leur cocon provincial .. il ne faut pas trop attendre du coté du Barlamene algérien , la copie d’Ouyahia va passer et il y a consensus sur elle malgré les apparences .. l’Armée ,la présidence , les partis et tout le bazar sont d’accord sur la nécessité de la raison d’état … Jusque ‘à nouvel ordre .. Au pays des berbères tout ronronne et rien ne bouge sauf le nouveau mouvement municipal berbériste de la compétition des meilleurs villages propres en Kabylie qui commence à prendre et a s’organiser , son avancée démocratique et sa civilisation algérienne ca va résonner et c’est tant mieux !!! Nos frères Kabyles comme toujours sont en avance sur les autres berbères ; et c’est bien , pourquoi pas , il faut suivre le mouvement ( Aaned ou ma tehsedch ) … mais les GRANDS CHANGEMENTS il faut aller les voir du coté des tractations mondiales qui se font au Moyen Orient .. Qui sortira vainqueur du bras de fer entre les frères musulmans et leur Qatar et l’ Arabie Saoudite .. Si les frères musulmans reçoivent cette tancée , leur influence va se réduire en Algérie et des pans entiers de leurs troupes vont rejoindre la mouvance historique nationaliste et même berbériste contre les résidus Salafistes saoudiens et vont aider à démasquer à l’opinion les ravages du wahabisme sur la démocratie algérienne et sur l’avancée de la nation .. Si le Qatar , les frères musulmans et la Turquie aidés des chiistes , chrétiens et les minorités dans les espaces syriens , libanais et irakiens et de l’Iran arrivent à battre la monarchie saoudienne et son clergé wahabiste international , c’est alors un grand chamboulement dans le monde et un grand changement démocratique dans le monde musulman dont l’Algérie et les berbères en seront les plus brand bénéficiaires ..En tout cas des signes évidents montrent que la monarchie saoudienne se nationalise et se laïcise pour survivre et être acceptée sous la pression américaine …mais la démocratie arabe est pour le lendemain .. Au Maghreb , des ex-frères musulmans comme l’algérien Bouguera Soltani et le tunisien Ghanouchi sentent ces lignes de force et commencent une réflexion sérieuse sur l’état -nation , le réveil berbère républicain et anti-monarchiste au Maroc est à suivre aussi , la montée en puissance de Poutine , l’affaire nord -coréenne , l’affaire Kurde , les effets du terrorisme sur la montée des nationalismes aryens anti-juifs et anti-islamiques en Europe .. tous ces mouvements sont à suivre et sont déterminants pour la démocratie en Algérie .. SANS TROP DE DEGATS

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