Ouyahia répond énergiquement à ceux qu’il qualifie de «professionnels de l’opposition»
Par Hani Abdi – Lors de ses réponses aux questions des députés, le Premier ministre Ahmed Ouyahia a salué le soutien des partis de la majorité et les interventions de ce qu’il qualifie d’«opposition civilisée». Il a également répondu énergiquement à ceux qu’il considère comme «les professionnels de l’opposition».
«Nous sommes fiers d’avoir une opposition qui enrichit le débat et la scène politique nationale. Nous disons à cette opposition civilisée que nous allons tenir compte de ses remarques, ses craintes et ses propositions. Nous avons également écouté les professionnels de l’opposition qui ont usé d’un langage des plus durs, qualifiant le système de ‘‘maffieux’’ et l’Etat de ‘‘voyou’’. Et donc, dans le cadre de la démocratie, je vais m’exprimer également», a lancé le Premier ministre devant les quelque 355 députés présents.
Ahmed Ouyahia affirme ainsi que «le peuple algérien n’a pas oublié l’absence de ces gens-là dans la bataille pour la démocratie. Ils ont été sollicités par le passé pour participer à un dialogue et ils ont dit qu’ils ne participeraient pas et qu’ils ne s’assiéraient pas avec certains, et ils sont aujourd’hui devenus les ‘‘alliés’’ de ces gens-là». Ahmed Ouyahia fait allusion au RCD, dont certains députés l’ont violemment attaqué lors des débats.
Le Premier ministre poursuit en affirmant que «les militants pour l’amazighité n’ont pas oublié votre absence lorsque le président de la République avait soumis à l’APN une proposition pour consacrer tamazight comme langue nationale. Ces militants pour l’amazighité n’ont pas oublié que vous étiez absents quand tamazight a été consacrée langue officielle». «Le peuple vous regarde et il nous suffit de voir comment vos militants vous quittent et quittent votre radicalisme inutile», a-t-il poursuivi.
Ahmed Ouyahia a également répondu à l’aile radicale du Mouvement de la société pour la paix (MSP). «Nous avons également écouté des déclarations de certaines personnes d’une famille politique qui a perdu ses repères après la disparition de son chef charismatique, nationaliste qui a placé l’Algérie au-dessus de ses intérêts personnels. Un grand chef politique qui a dit que l’Algérie appartient à tout le monde et elle doit être construite par tout le monde. Aujourd’hui, une partie de cette famille politique ne sait plus ce qu’elle veut. Elle ne sait pas si elle veut une révolution ou le dialogue. Elle se soucie du sort du peuple à la veille d’une échéance électorale et elle prive l’Etat de ses moyens pour subvenir aux besoins de ce même peuple. A ces gens-là aussi, je dirai que le peuple vous regarde», a-t-il soutenu.
Ahmed Ouyahia n’a pas raté également l’occasion pour répondre aux vives critiques et attaques notamment de Noureddine Boukrouh qu’il met aussi dans la catégorie des «professionnels de l’opposition». «Certains autres professionnels de l’opposition, qui sont en dehors de cette auguste assemblée, attendaient impatiemment que l’Etat s’effondre. Parmi eux, une personne qui apparaît en Algérie comme une éclipse solaire sait que le peuple qu’il a traité de ‘‘ghachi (populace)’’ ne l’écoute pas. Il cherche donc que l’Etat le punisse et fasse de lui un zaïm. L’Etat n’entend pas parler de lui», a assuré le Premier ministre qui faisait allusion à Noureddine Boukrouh.
Contrairement à ses prédécesseurs, Ahmed Ouyahia n’a donc pas ignoré les critiques et les attaques les plus dures de l’opposition auxquelles il a répondu avec énergie et fermeté.
H. A.
Comment (21)