L’Algérie appelle à une «réforme radicale» des structures de l’ONU
Par Sarra L. – «Cette session se tient dans un contexte préoccupant marqué par la persistance de conflits anciens en attente d’un règlement qui demeure plus élusif que jamais, l’apparition de nouveaux conflits meurtriers et de foyers de tension la fragilisation de l’équilibre écologique de notre planète en raison des outrages répétés qui lui sont infligés, la paupérisation, le sous-développement et les maladies qui continuent d’être le lot quotidien de centaines de millions d’individus de par le monde et enfin par l’aggravation des menaces transfrontalières qui, à l’image du terrorisme et de son corollaire le crime transnational organisé, affectent directement la sécurité et la stabilité de chacun de nos pays». Tel est le triste constat établi par le ministre des Affaires étrangères, dans son discours prononcé devant la 72e session de l’Assemblée générale de l’ONU, à New York.
«Face à la multiplication des crises et des foyers de tension et les drames humains indicibles qu’ils génèrent, nous ne pouvons plus nous permettre de reporter indéfiniment cet examen de conscience collectif auquel nous devons procéder sur les causes qui ont conduit à la faillite du système de sécurité collective que les pères fondateurs de notre Organisation ont imaginé comme un rempart devant prémunir à jamais les générations à venir des horreurs de la guerre», a relevé Abdelkader Messahel, qui a appelé, au nom de l’Algérie, à réformer l’ONU «pour la mettre en position d’assumer pleinement les missions pour lesquelles elle a été créée».
«Le moment est, en effet, venu d’une réforme radicale de notre organisation, à la fois dans ses structures dans son mode de fonctionnement», a souligné le ministre, affirmant que «cette réforme doit, en premier lieu, porter sur le Conseil de sécurité, avec comme point de départ, la correction de l’injustice historique que constitue la sous-représentation de l’Afrique dans les deux catégories de membres de cet organe et son élargissement à d’autres nouveaux acteurs importants sur la scène internationale». Messahel a, dans le même sillage, exhorté la communauté internationale à revitaliser et à renforcer l’autorité de l’Assemblée générale de l’ONU.
Lutte antiterroriste : une priorité de l’agenda international
Le ministre des Affaires étrangères a mis en garde contre la menace que représente le retour des terroristes étrangers enrôlés dans les rangs de Daech, d’Al-Qaïda, d’Al-Nosra, etc., appelant à une plus grande mobilisation de la communauté internationale contre ce phénomène. «La lutte contre le terrorisme et sa matrice, l’extrémisme violent, reste malheureusement une priorité de l’agenda international. La menace terroriste demeure globale. Les attentats terroristes à répétition au Moyen-Orient et au Sahel, comme ceux survenus, cette année dans d’autres régions du monde nous le rappellent dramatiquement», a, en effet, souligné Abdelkader Messahel. «Le phénomène de radicalisation progresse, a-t-il dit, notamment grâce à internet et aux réseaux sociaux et confère toute sa pertinence à la stratégie des Nations de lutte contre l’extrémisme violent», tout en relevant aussi la progression de l’islamophobie.
«L’Algérie maintient un haut niveau de vigilance sur le front interne et sur ses frontières et renforce son engagement régional et international dans la lutte contre ces fléaux», a assuré le ministre.
Abordant la question des mouvements migratoires incontrôlés, Messahel a indiqué que ceux-ci «génèrent des situations fortement préjudiciables tant aux personnes concernées qu’aux pays contraints d’y faire face», affirmant que l’Algérie «mesure à sa juste valeur la complexité de cette question».
S. L.
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