La Norvège : un modèle à suivre
«Mais comment croire qu’un développement pourrait être durable ? S’agit-il de faire durer suffisamment les ressources ? Une torture durable consisterait à ménager suffisamment le supplicié pour pouvoir le faire souffrir plus longtemps. C’est ce qui se passe avec notre planète violentée, que ses agresseurs souhaitent pouvoir maltraiter plus longtemps.» (Armand Farrachi)
Le pays des fjords possède, auprès des peuples de cette planète, une réputation méritée. Ce beau pays entame positivement et sans bruit sa transformation socioéconomique vers une mise à l’écart de la dépendance des hydrocarbures qui représentait sa première ressource en devises. Il est à se demander d’ailleurs pourquoi l’évolution nous a dotés de centaine de milliards de connexions neuronales possibles, aptes pour les uns – comme les Norvégiens et bien d’autres peuplades d’autres continents – sauf pour nos dirigeants.
Un fjord est une vallée érodée par un glacier qui avance de la montagne vers la mer, puis qui est envahie par la mer après la fonte de la glace. Le fjord est un bras de mer étroit, plus ou moins ramifié, aux côtés très abrupts, qui avance dans les terres sur plusieurs kilomètres. C’est dire que le contexte du pays n’est pas aussi aisé et nécessite beaucoup plus d’énergies pour faire face.
Le problème que je voudrais soulever est d’ordre politique ; l’entente politique ou plus exactement la démocratie responsable est basée sur le dialogue et la concertation dans la société norvégienne. De nouveaux concepts sont être mis en place pour résolument diversifier son économie. La clef du succès de la Norvège – malgré ses gigantesques réserves pétrolières – réside surtout dans la qualité et la gestion rationnelle des richesses. Les Norvégiens pensent aux générations futures, leurs enfants sont chéris, c’est humain !
Du coté de notre Algérie la mauvaise gestion, la non-rationalisation des ressources existantes, les inégalités, les mensonges, la fraude et la corruption sont bien des défauts dans le contexte économique et social. Nos enfants ne vont hériter que de misère, de guerres… nous sommes vraiment inhumains.
La Norvège, petit pays au grand cœur, respectueux, est un modèle à suivre dans toute sa dimension sociale, économique, politique et culturelle. Un atout considérable que ce soit pour la Norvège ou pour l’Algérie qui permettrait aux deux pays d’assurer l’indépendance énergétique et pour bien d’autres produits stratégiques.
En Norvège, l’électricité consommée est issue en grande part de l’énergie hydroélectrique, alors qu’en Algérie, elle est le fruit d’un gaspillage qui n’arrange pas le développement durable alors que le soleil est toujours présent dans le Sud.
La Norvège consolide bien mieux et intelligemment sa rente pétrolière ; l’Algérie gâche bêtement sa ressource pétrolière et gazière. On a du pétrole, mais on n’a pas d’idées !
Le fond souverain norvégien vient d’atteindre, selon les estimations macro-économiques, 745,1 milliards d’euros selon La Tribune. Un montant important, qui servira à financer les besoins des générations futures ; la population de la Norvège étant de 5 millions d’âmes, cela représente 149 000 euros par habitant. Une belle somme.
En Algérie, nos estimations gazières et pétrolières, notre surconsommation abusive interne ne nous permettra pas de faire de réserves, en plus du drame de la non-rationalisation de gestion et du gaspillage dans la consommation. Le risque de syndrome hollandais est patent pour l’Algérie.
«La première panacée pour une nation mal dirigée est l’inflation monétaire, la seconde est la guerre. Les deux apportent prospérité temporaire, et destruction indélébile. Les deux sont le refuge des opportunités économiques et politiques.» (E. Hemingway)
Le modèle de la Norvège nous indique la voie royale à suivre pour continuer à «exister» en ces temps de crise sévère.
Du point de vue économique, la croissance économique algérienne hors hydrocarbures est bien trop maigre et inférieure à celle des pays voisins démunis d’hydrocarbures. Le lien est négatif, on le voit bien dans la proportion des exportations de brut dans le produit national brut (PNB) avec le taux de croissance du PIB. Sans évidement tenir compte de la corruption qui gangrène ce secteur.
La Norvège, pays producteur de pétrole, est classée parmi les pays les moins corrompus : 5e en 2015 alors que l’Algérie se place à la 88e place. Par conséquent ce sont deux cultures différentes, celle du bien et celle du mal. La culture du bien enfante une société créatrice de richesse, d’économie, de rationalisation, de discipline, d’ordre, de connaissance, de savoir ; celle du mal n’engendre que le désordre, l’indiscipline, la corruption, l’ignorance et la misère.
L’Algérie est soutenue et maintenue artificiellement grâce à un appareil qui sert de bassiner nos estomacs, sans que personne ne fournisse le moindre effort pour créer un bien utile. Le FMI et la Banque mondiale prévoient une aggravation de la pauvreté en Algérie, provoquée par les mesures antisociales qui vont être décrétées par le pouvoir algérien. A commencer par la suppression de toute augmentation de la pension de retraite, suivie par la création d’une monnaie non conventionnelle, une monnaie de singe.
Demain tout va augmenter dans le même sillage du nombre ; la misère et la pauvreté font partie aussi. Le mensonge, la fraude, la corruption, les détournements, l’impunité, le non-Etat resteront les instruments privilégiés des prédateurs. L’Algérien pourra jamais égaler une Norvège qui fait l’histoire et la civilisation pour l’humanité.
M. B.
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