Aribi, Nekkaz, Derradji : que font les trois agitateurs réunis à Doha ?
R. Mahmoudi – Depuis quelques jours, les réseaux islamistes algériens intensifient les actions de solidarité avec les musulmans de Birmanie, persécutés dans leur pays, et dont quelques centaines de milliers se sont réfugiés depuis quelques semaines au Bengladesh. Après la caravane conduite par l’Association des oulémas algériens initialement destinée à la population palestinienne de Gaza, plusieurs associations et activistes islamistes se sont mobilisés pour apporter un soutien à cette communauté, en se rendant directement aux camps de réfugiés. Un point qui attire l’attention et ôte à cette campagne tout son caractère humanitaire : la plupart de ces réseaux «humanitaires» transitent par la capitale du Qatar.
C’est ainsi que trois agitateurs connus sur la scène médiatico-politique algérienne, l’impertinent député FJD, Hassan Aribi, l’insubmersible animateur sportif d’Al-Jazeera, Hafid Derradji, et l’inénarrable Rachid Nekkaz se sont retrouvés mercredi dans un hôtel à Doha – une photo immortalise cet instant – où ils avaient atterri pour préparer leur «équipée héroïque» au Bengladesh.
La rencontre à Doha de ces trois personnages, dont les deux premiers sont, par ailleurs, connus pour leur identité islamiste, dénote que toute l’opération est, de bout en bout, dirigée par le régime qatari et qu’elle sert un agenda politique facile à décrypter dans le contexte régional actuel où Doha cherche une issue à l’embargo qui lui a été imposé par ses voisins du Golfe depuis plus de quatre mois.
Nous apprenons que d’autres activistes algériens, représentant notamment l’association pro-MSP El-Baraka, sont aussi présents dans ces camps de réfugiés autorisés depuis une semaine aux ONG internationales. Or, selon des comptes rendus de la presse arabe, la majeure partie des organisations recensées sur place appartiennent à des réseaux islamistes qui sont à la solde des pays du Golfe ou de la confrérie des Frères musulmans. Celles-ci ont certainement profité du silence ou de l’inertie des autres pays musulmans sur cette tragédie en Birmanie pour en garder le monopole.
R. M.
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