L’Etat avertit : «Rien n’empêchera l’Algérie d’exploiter le gaz de schiste»
Par Lina S. – Le Premier ministère, qui anticipe une levée de boucliers de la part de l’opposition au sujet de l’exploitation du gaz de schiste, avertit, dans une note publiée sur son site officiel, que «l’annonce de la relance du projet d’exploitation du gaz de schiste a réveillé les agitateurs politiques qui tentent de manipuler la population, notamment du sud du pays».
Dans ce qui semble être une mise en garde contre toute tentative de bloquer le projet, perçu par l’Etat comme une planche de salut face à la détérioration des prix des hydrocarbures et à la crise financière qui frappe le pays de plein fouet, les services d’Ahmed Ouyahia estiment qu’«il est utile de rappeler que la reprise des tests sera accompagnée d’explications envers l’opinion et de dialogue avec la population des régions concernées». «Rien ne sera entrepris en mettant en danger la santé des Algériens. Mais rien n’empêchera l’Algérie d’exploiter ses richesses au profit des Algériens», précise le Premier ministère, qui signifie ainsi clairement que toute manifestation contre l’exploitation du gaz de schiste sera réprimée.
Le recours à cette énergie non conventionnelle fait craindre de graves atteintes à l’environnement et à la santé des citoyens vivant à proximité des futurs gisements dont les procédés d’extraction nécessitent l’utilisation d’immenses quantités d’eau et des produits chimiques toxiques. Mais le gouvernement ne veut en aucun cas passer à côté de ce qu’il considère comme une chance inestimable pour assurer au pays des recettes supplémentaires pour couvrir des besoins de plus en plus importants.
Va-t-on vers une confrontation dans le Sud, sachant que les pouvoir publics ont, jusque-là, privilégié le dialogue, allant jusqu’à mettre le projet en veilleuse, avant qu’Ouyahia ne le déterre en raison des graves difficultés financières qui menacent la stabilité du pays ? L’Etat est face à un choix cornélien : se détourner de l’exploitation du gaz et du pétrole de schiste et se priver ainsi de rentrées considérables en devises étrangères ou recourir à cette énergie non conventionnelle en dépit des remous que cela risque de susciter dans la société.
Dans un cas comme dans l’autre, le gouvernement devra placer l’intérêt du citoyen au-dessus de toute autre considération.
L. S.
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