Opposition à l’épreuve
Par Kamel Moulfi – La classe politique algérienne – du moins celle représentée dans l’Assemblée populaire nationale (APN) – est mise à l’épreuve du débat économique qui commence aujourd’hui, au palais Zighoud Youcef, autour du fameux financement non conventionnel appelé à être autorisé par l’amendement de la loi en vigueur sur la monnaie et le crédit.
Avant d’être une mesure économique, la mise en marche de la planche à billets est d’abord une décision politique, comme le démontrent ses motifs exposés par le Premier ministre, Ahmed Ouyahia, et qui se résument en quelques mots : préserver la souveraineté nationale.
A part les experts qui ont exprimé des opinions diverses, voire contraires, sur les aspects et conséquences plutôt «techniques» de cette mesure, la classe politique est partagée, sans grand renfort d’arguments, entre ceux qui soutiennent la planche à billets – évidemment les grandes formations de la majorité présidentielle et leurs petits alliés – et ceux qui rejettent cette option et qui se trouvent, tout aussi naturellement, dans l’opposition.
La classe politique n’a pas saisi l’occasion donnée par la crise économique et financière pour montrer ses connaissances en la matière et rassurer les Algériens sur ses capacités à faire face aux difficultés que traverse le pays, alors que cette situation, qui se profilait depuis presque quatre ans, semble maintenant bel et bien installée et personne n’a pu encore dire jusqu’à quand ce mauvais moment va durer ni quelle est la voie la plus rapide pour en sortir.
Les personnalités politiques que l’on qualifie, à tort ou à raison, de «ténors», s’en tiennent à des incantations qui n’ont pas changé, dans le fond, depuis des années. Les prochains jours – et plus particulièrement la campagne électorale pour le renouvellement des assemblées populaires communales et de wilaya – permettront peut-être d’en savoir plus sur ce que compte présenter l’opposition comme alternative à la démarche politique annoncée par Ahmed Ouyahia. Mais, surtout, le déroulement et les résultats des élections locales feront connaître la véritable audience de cette opposition.
K. M.
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