RCD : «Le gouvernement Ouyahia mène le pays à la dérive»
Par R. Mahmoudi – Dans un communiqué sanctionnant les travaux de sa réunion mensuelle tenue jeudi, et rendu public ce vendredi, le secrétariat national du RCD a violemment critiqué l’intervention du Premier ministre, Ahmed Ouyahia, lors de la présentation de son plan d’action devant l’APN, en l’accusant d’avoir perdu «tout discernement envers les acteurs politiques et les experts en économie en détournant la tribune qui, ajoute le communiqué, lui a été offerte par le chef de l’Etat au profit de règlements de comptes mesquins». Et d’enchaîner : «L’impulsivité du Premier ministre qui s’est manifestée par des manœuvres diffamatoires n’a fait qu’augmenter le mécontentement social et renforcer la défiance générale envers un personnage déjà coupable par le passé de coups tordus contre les cadres de l’Etat et de ponctions autoritaires sur les salaires des travailleurs.»
Dans le même registre, la direction du RCD estime qu’«après avoir claironné durant trois années que la clairvoyance de Bouteflika a sauvé le pays de révisions déchirantes avec la chute des prix des hydrocarbures, cette stratégie de la peur et de la démesure a pour seul but le maintien d’un statu quo qui a déjà miné le pays». Une stratégie qui, selon le RCD, se résume à l’usage de la planche à billets pour «alimenter de nouveau les circuits des clientèles et à perpétuer des transferts sociaux inopérants en l’absence d’une gouvernance capable de réorienter la solidarité de la communauté nationale vers les couches fragiles et les secteurs de la santé, de l’éducation, du travail et de service public».
Evoquant le problème de la dette interne, le parti de Mohcine Belabbas explique qu’«honorer les dettes du Trésor vis-à-vis de Sonatrach et de Sonelgaz est un leurre», en arguant que ces dettes pouvaient être rééchelonnées d’autant que le représentant de la compagnie nationale d’hydrocarbures a déclaré, lors de son audition par la commission des finances de l’APN, que son entreprise ne souffrait «d’aucune difficulté financière» et que son homologue de Sonelgaz n’avait évoqué que «des déficits de la société en charge de la distribution».
Au sujet des échéances électorales, l’exécutif du RCD estime qu’il est urgent de réviser la loi électorale, et qualifie de «dérive dangereuse» les rejets de candidatures dans certaines régions où des associations «combattent pour le respect des libertés publiques». «Au lieu d’instruire illégalement l’administration pour refuser d’enregistrer des candidatures en violation de la loi sous le fallacieux prétexte d’“activités portant atteintes à l’unité nationale”, lit-on encore dans le document, les pouvoirs publics doivent assumer ces accusations, infondées du reste, en portant plainte devant les tribunaux au su et au vu de l’opinion publique». En conclusion, le RCD prendra le gouvernement Ouyahia pour responsable d’une dérive «programmée».
R. M.
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