Sahara Occidental : le Maroc accusé de crimes de masse à l’ONU
Par Sadek Sahraoui – La Quatrième Commission chargée des questions politiques spéciales et de la décolonisation a poursuivi, jeudi, son débat général avec les interventions de pétitionnaires, notamment sur la situation du Sahara Occidental occupé par le Maroc, lors duquel une avocate représentant des prisonniers politiques sahraouis a dénoncé «les sévices subis par ses clients dans les prisons marocaines». «Aucun autre des territoires dont cette Commission est saisie ne connaît de telles violences massives dirigées contre un peuple qui exerce pourtant une lutte pacifique», a martelé l’avocate, qui a dénoncé des «crimes de masse contre le peuple sahraoui».
En outre, le pillage des ressources naturelles du Sahara Occidental, aussi bien par le Maroc que par les entreprises multinationales, a été également dénoncé à plusieurs reprises par des pétitionnaires. Un habitant de Dakhla a notamment déploré «le contrôle démographique exercé par le Maroc pour faire des Sahraouis une minorité sur son territoire», s’insurgeant du fait que ces derniers ne bénéficiaient pas des richesses produites par les ressources halieutiques et ne possédaient «que 2,7 des terres agricoles».
D’autres intervenants ont aussi affirmé que le Maroc était «responsable du blocage actuel» dans le processus de règlement du conflit du Sahara Occidental, et qu’«il en profitait, la seule voie possible étant celle du référendum d’autodétermination attendu depuis 1991».
La Quatrième Commission a poursuivi hier l’audition des pétitionnaires intervenant au titre de la question du Sahara Occidental. La Quatrième Commission chargée des questions politiques spéciales et de la décolonisation mène depuis lundi à New York son débat général sur la décolonisation qui a enregistré cette année un record de 159 demandes d’audition de pétitionnaires. Le débat centré sur la question de décolonisation du Sahara Occidental et des autres territoires non autonomes comme les Iles turques et la Polynésie française devrait s’étaler jusqu’au 10 octobre.
Après le débat sur la décolonisation, la Commission se penchera, du 25 au 30 octobre, sur la question des opérations de maintien de la paix et, le 31 octobre, sur celle des missions politiques spéciales. La Commission prévoit également d’examiner en novembre le dossier de l’Office de secours et de travaux des Nations unies pour les réfugiés de Palestine dans le Proche-Orient (UNRWA) ainsi que le rapport du Comité spécial chargé d’enquêter sur les pratiques israéliennes affectant les droits de l’Homme dans les territoires palestiniens occupés.
S. S.
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