Ligne rouge
Par R. Mahmoudi – Les images de sang qui ont largement choqué les Algériens suite à l’agression dont a été victime Rachid Nekkaz à Paris tracent une ligne rouge que tout le monde se doit de se fixer : hommes politiques, cybermilitants, hommes des médias, responsables… Le recours à la violence, y compris verbale, doit être banni de la pratique politique. D’abord, parce que la violence n’engendre que la violence mais, surtout, parce que nous sommes à l’orée d’échéances électorales nationales où la compétition entre différents candidats provoque souvent des tensions et, parfois, des débordements et où des agitateurs embusqués n’attendent que le moment idéal pour allumer la mèche et plonger le pays dans un engrenage de violences de grande envergure.
Les appréhensions sont d’autant plus grandes que la plupart des formations politiques en lice ne sont pas culturellement et psychologiquement préparées pour assainir la scène politique envahie par les opportunistes, les affairistes, voire des personnes au passé controversé ou peu glorieux, comme c’est le cas de ce candidat du RND dans une APC de la wilaya de Béjaïa, accusé d’être l’assassin de l’ancien officier du MALG et dirigeant du FFS, Ali Mécili. Il a fallu attendre une décision de l’administration pour que ce personnage soit écarté de la course. Le RND a, sur cette histoire, non seulement manqué de prévoyance mais a surtout été d’une maladresse politique inouïe qui ne peut, d’ailleurs, que donner du grain à moudre à ces agitateurs tapis dans l’ombre, si prompts à alimenter les amalgames sur la violence politique, comme on en a vu un exemple à la diffusion d’un documentaire sur les atrocités commises par le GIA durant la décennie noire.
Par ailleurs, cette agression contre Rachid Nekkaz imputée au neveu de l’ex-secrétaire général du FLN doit servir d’exemple à ce parti pour qu’il se départe de ses méthodes de barbouzerie qui ont gravement terni son image et fini par pervertir le sens de la politique dans notre pays.
R. M.
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