Me Benbraham : Toumi empêche le rapatriement des crânes de résistants algériens
Par Ramdane Yacine – L’avocate Fatima-Zohra Benbraham a accusé l’ancienne ministre algérienne de la Culture, Khalida Toumi, d’entraver le transfert de France vers l’Algérie des crânes de résistants algériens durant la résistance contre le colonialisme français. L’avocate, qui ne dit pas comment l’ancienne ministre bloque cette opération, indique seulement que toutes les procédures ont été faites avec la partie française pour le déplacement des crânes le plus tôt possible en Algérie. Selon une information reprise par Euronews arabe, l’avocate s’attend à ce que la récupération des crânes qui se trouvent actuellement au Musée d’histoire naturelle à Paris se fasse au courant du mois de novembre prochain.
Les 37 crânes sont numérotés et leurs noms enregistrés parmi les 1 500 squelettes pris par le colonialisme français d’Algérie.
Selon l’avocate, la question des crânes est restée otage de calculs politiques, ce qui justifie le fait que les familles algériennes ont sollicité les services d’un avocat pour le transfert des crânes de leurs parents pour les enterrer dans la dignité. Mme Benbraham a expliqué que les lois internationales obligent l’Etat français à remettre les squelettes et les crânes des figures de la résistance algérienne.
La question des cas des crânes de résistants algériens qui sont posés dans un musée à Paris revient souvent à la surface et suscite beaucoup de débats politiques et historiques.
Le directeur du Musée parisien d’histoire naturelle, Michel Guerreau, a confirmé qu’il y avait 18 000 crânes trouvés lors de missions d’exploration. Il a dit qu’il a été procédé à l’identification de 500 d’entre eux dont 36 appartiennent à des dirigeants de la résistance contre le colonialisme français au milieu du XIXe siècle. Il a ajouté que les crânes de résistants algériens gardés dans une des salles isolées du musée, loin de la vue des visiteurs, pour éviter d’autres controverses entre la France et l’Algérie.
Les autorités françaises estiment que le dossier doit être traité dans le cadre d’un règlement général des questions mémorielles. La mobilisation autour de cette affaire n’a, pour l’heure, pas donné de résultats.
Pourtant, les autorités algériennes ont bel et bien autorisé le rapatriement en juin dernier des restes du corps d’un soldat français. Les autorités algériennes ont autorisé le transfert de sa dépouille, à la demande de ses proches sans attendre l’avènement d’un cadre de règlement général pour ce genre de questions.
Le gouvernement algérien a entrepris une démarche pour la restitution des crânes de résistants algériens de la révolte des Zaâtchas, encore détenus au Musée de l’Homme à Paris.
Le ministre des Moudjahidine a réitéré cette exigence le 5 juillet dernier à l’occasion de la célébration du 55e anniversaire de l’Indépendance, estimant que la France doit passer des paroles aux actes concernant le règlement des dossiers qui relèvent du contentieux mémoriel avec l’Algérie.
Des historiens, juristes, à l’image de maître Fatma-Zohra Benbraham, de militaires, de politiques algériens demandent le retour des crânes de résistants algériens, tels Boubaghla, Bouziane et Derkaoui, entre autres, sont conservés au Musée d’histoire naturelle de Paris. Les musées français sont encore en possession de cent cinquante-huit pièces historiques dont les effets personnels du dey d’Alger.
R. Y.
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