Taleb, Ali-Yahia et Benyelles préparent de nouvelles actions contre Bouteflika
Par R. Mahmoudi – Après leur déclaration, rendue publique le 8 octobre dernier, à travers laquelle ils appellent les Algériens à faire front commun contre l’éventualité d’un cinquième mandat pour le président Abdelaziz Bouteflika, Ahmed Taleb Ibrahimi, Abdennour Ali-Yahia et Rachid Benyelles ne comptent pas s’arrêter là. Ils inscrivent leur démarche dans la durée en développant des contacts tous azimuts et en se donnant le temps de jauger les réactions des partis et des personnalités politiques, avant de passer sans doute à une autre étape.
Pour l’instant, une seule personnalité politique, le président de Jil Jadid, a été reçue par Ahmed Taleb Ibrahimi. Dans un message twitté mardi, Soufiane Djilali parle d’un entretien «fructueux», sans donner d’autres précisions.
C’est dans cet esprit que, apprenons-nous de sources concordantes, ces trois personnalités vont multiplier leurs contacts dans les prochains jours avec les principaux partis d’opposition ou, du moins, ceux qui affichent une disponibilité à élargir la réflexion autour des idées projetées par le trio qui, malgré le poids de l’âge, ne désespèrent pas de fédérer un maximum de voix pour faire avancer leur revendication.
Pour ce faire, les initiateurs de cet appel se doivent de convaincre les plus sceptiques qui, tout en adhérant au principe, ne sont pas d’accord sur la méthode et rejettent d’emblée tout recours à l’application du fameux article 102 de la Constitution pour déclarer l’état d’empêchement.
Sur cette question, les initiateurs de l’appel dressent un constat sans appel, en déclarant le chef de l’Etat inapte à poursuivre son mandat, tout en alertant qu’un cinquième mandat «serait fatal pour un pays à la stabilité des plus fragiles». «Totalement absent de la scène nationale et internationale, affirment-ils, il apparaît dans les rares occasions où il est exhibé pour dissiper les rumeurs et montrer qu’il est toujours en vie, dans un état de délabrement physique qui ne laisse aucun doute sur son incapacité à gouverner», accusant son entourage familial et un groupe de puissants oligarques d’œuvrer à le maintenir vaille que vaille Président.
«Pour éviter le naufrage et sauver ce qui peut l’être encore, nous devons taire nos divergences culturelles, linguistiques et politiques pour crier à l’unisson ‘‘Ça suffit !’’», soulignent-ils, considérant qu’il est inconcevable de continuer à accepter cette situation et à laisser faire les partisans du cinquième mandat pour «un vieil homme impotent et incapable de s’exprimer». Ils appellent ainsi à faire front commun pour faire barrage à ceux qui ont «confisqué notre destin depuis près de vingt ans».
R. M.
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