Ouyahia aux entrepreneurs algériens : «Voilà ce que nous attendons de vous !»
Par Houneïda Acil – Après avoir mis en avant les réalisations de l’Algérie en termes d’investissements publics et les avancées faites pour leur promotion, le Premier ministre, Ahmed Ouyahia, qui a ouvert, aujourd’hui, les travaux de l’université du Forum des chefs d’entreprise, a fait savoir que l’Algérie a perdu 50% de son chiffre d’affaires suite à la chute brutale des cours de pétrole. «Même les entreprises ont ressenti l’impact de ce choc financier, à travers la baisse des investissements publics, ou le retard dans le paiement des entreprises ayant fourni des prestations à l’Etat et ses démembrements, ainsi que la baisse de la disponibilité du crédit bancaire au profit des projets d’investissements», a-t-il expliqué, tout en rassurant, toutefois, qu’une solution financière a été mise en place afin de surmonter la crise actuelle. «Une solution financière est désormais là avec le recours par le Trésor public à l’emprunt auprès de la Banque d’Algérie.»
Selon le Premier ministre, le dépassement de cette crise économique et financière nécessite des réformes que le gouvernement «mènera». Mais aussi «une participation active des travailleurs et des entrepreneurs aux côtés de l’Etat et du citoyen». Il a rappelé, en ce sens, l’appel du Président de la République lors du Conseil des ministres, en septembre dernier, aux partenaires économiques et sociaux pour une mobilisation générale des énergies et une création de nouvelles ressources, en complétant celles du pétrole. Lequel appel a, selon Ouyahia, reçu un «écho engagé» de la part de l’UGTA et des organisations patronales privées et publiques.
Les attentes du gouvernement
Parallèlement à la batterie de mesures qu’Ouyahia a énumérées devant les chefs d’entreprise, le Premier ministre a tenu à faire part des attentes du gouvernement par rapport aux contributions et initiatives des entreprises et organisations patronales.
Le Premier ministre a demandé aux entrepreneurs d’aider le gouvernement à «bien connaître la production nationale pour savoir avec exactitude les domaines dans lesquels elle couvre la demande locale» ; de travailler, en collaboration avec les administrations, notamment locales, à l’établissement d’une carte économique du pays, wilaya par wilaya afin d’identifier les opportunités d’investissements qui existent ainsi que les créneaux réellement saturés.
Il leur a demandé également de contribuer à la réalisation ou à la réhabilitation, ainsi qu’à la gestion des zones industrielles, que les pouvoirs publics sont prêts à mettre sous l’autorité des opérateurs qui y travaillent pour peu que ces derniers s’organisent à cette fin ; à investir dans le développement de chaînes de distribution locales de la production nationale, manufacturée mais aussi agricole. C’est par ces méthodes modernes que le marché sera mieux régulé et que le producteur, y compris l’agriculteur, pourra travailler avec de la visibilité dans ses débouchés ; à investir dans les différents créneaux de la chaîne d’exportation de la production nationale ; «nous devons avoir demain des entreprises de prospection des marchés extérieurs, de packaging, d’affrètement de transport de fret, et même des entreprises privées de transport aérien ou maritime de fret». Aussi, de participer à la formation de la main-d’œuvre qualifiée par l’octroi de stages aux élèves des centres publics de formation, mais aussi par la création d’écoles privées des métiers, selon les besoins des opérateurs et participer à la recherche/ développement en entreprise pour améliorer la qualité de leurs produits et de leurs prestations de sorte à aller à la conquête de marchés extérieurs.
H. A.
Comment (16)