Une prison spécialement pour les clandestins algériens en Italie
Par Sadek Sahraoui – A en croire certaines de nos sources, les autorités italiennes seraient séduite par l’idée d’ouvrir en Sardaigne une prison rien que pour accueillir les clandestins maghrébins et spécialement les clandestins algériens en attente de leur expulsion. En fait, cette prison se rapprocherait plus du centre de rétention. Bien qu’il soit difficilement concevable que l’on puisse dédier tout un pénitencier à des détenus que d’une seule nationalité, il semble néanmoins que dans le cas du sud de l’Italie, le comportement de certains Algériens ait dépassé allègrement les limites du supportable. C’est la raison pour laquelle on compte leur réserver un traitement spécial.
L’idée est, dit-on, soutenue au plus haut sommet de l’Etat italien, surtout après qu’il fut constaté que des clandestins algériens basculent parfois dans le banditisme et sont régulièrement responsables d’agressions. Pas plus loin que cette semaine, quatre Algériens armés de couteaux ont semé la terreur dans une ville du sud, avant leur arrestation par les carabiniers. Par ailleurs, les Italiens s’inquiètent du nombre de plus en plus croissant de clandestins algériens qui atteignent leurs côtes. Et cette mesure est conçue pour anticiper éventuellement un flux plus important de migrants.
Les Italiens redoutent également que l’Algérie devienne la nouvelle route pour l’Italie pour les migrants, après la fermeture de certains des couloirs qui passaient jusque-là par la Libye. C’est en tous les cas ce que la presse britannique et italienne a soutenu en septembre dernier. Pour les médias des deux pays, l’Algérie serait même en train de devenir un point de passage privilégié de l’immigration et une «nouvelle Libye». «L’Algérie risque de devenir la nouvelle Libye», avaient averti certains titres britanniques, dont The Times, The Telegraph et The Financial Times. Les trois titres avaient rapporté que près de 1 100 migrants ont transité en 2016 et 800 depuis le début de l’année 2017 par l’Algérie, vers l’Italie. «L’Italie a lancé l’alerte», avaient écrit The Times et The Telegraph, sur la nouvelle route en Méditerranée qu’empruntent les réseaux de passeurs de migrants clandestins, à destination de la Sardaigne.
Du côté algérien, on ne reste pas non plus les bras croisés. Le gouvernement songe de plus en plus à mettre en place une police maritime pour traquer les harraga et mettre fin au business des migrants clandestins. Le projet, encore à l’état embryonnaire, semble s’imposer avec acuité. Parler d’une future police maritime ne veut pas dire aussi que rien ne se fait actuellement pour stopper le phénomène. Au niveau des côtes, c’est la Marine nationale et la Gendarmerie qui sont chargées de lutter contre l’immigration clandestine. Et leur travail a permis d’aboutir à des résultats très probants.
S. S.
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