Bouteflika traque les biens des proches et des associés des hauts responsables
Par Houari Achouri – Sous le titre «Bouteflika ordonne le contrôle du patrimoine des enfants de responsables», le site Ennahar Online revient sur l’intervention du chef de l’Etat lors de la réunion du Conseil des ministres du mercredi 4 octobre 2017, à l’occasion de l’examen et l’adoption du projet de loi de finances pour l’année 2018 qui a été présenté par le ministre des Finances.
Le site arabophone d’information cite des «sources bien informées» pour révéler que le président Bouteflika a insisté sur «la nécessité d’accroître la vigilance, non seulement sur les personnalités politiques concernées par la déclaration obligatoire sur le patrimoine du fait de la fonction qu’elles occupent, mais également sur leurs enfants, leurs proches et y compris leur entourage en affaires».
Selon Ennahar Online, les instructions de la Présidence dans ce domaine englobent donc également toute cette catégorie qui se trouve à la périphérie, plus ou moins proche, des responsables en charge de la gestion des affaires du pays à divers niveaux et dans différents secteurs. Ennahar Online explique que ces instructions ont été incluses dans les modifications apportées à l’article 98 du code des impôts et taxes parafiscales liés à l’impôt sur la fortune. Ainsi, tout l’entourage de la personne concernée entrerait dans le champ d’application de cette disposition. Les agents des impôts eux-mêmes seront contrôlés chaque fois qu’il sera constaté que leur standing de vie ne correspond pas à leurs revenus licites et ils devront alors s’expliquer sur cette différence.
La même source indique que le président Bouteflika, dans son intervention lors de la discussion du projet de loi de finances au cours du Conseil des ministres, a souligné que cette mesure relève de la lutte contre le blanchiment d’argent et la corruption, et a relevé le fait que l’article 98 du code des impôts n’a subi aucune modification depuis l’indépendance.
Ennahar Online fait observer que la modification de cet article permettrait de faire face au défi des problèmes posés par le blanchiment d’argent et la corruption, et évoque le fait que «la mafia» des organisations criminelles est particulièrement entreprenante et considère le processus de blanchiment d’argent non seulement comme un outil essentiel pour développer ses activités illégales, mais voit aussi la corruption comme un moyen de les perpétuer.
On apprend enfin, par la même source, que les autorités ordonnent à la Direction générale des impôts (DGI) de transférer la liste des noms assujettis à l’impôt sur la fortune à l’instance chargée du renseignement financier et qui lutte également contre le financement du terrorisme.
H. A.
Comment (86)