Ouyahia supprime les nouvelles licences d’importation
Par Hani Abdi – Le Premier ministre, Ahmed Ouyahia, maintient les licences d’importation pour uniquement trois produits, a-t-on appris de sources sûres. Les produits qui sont toujours soumis au régime des licences sont les véhicules de tourisme et autres véhicules automobiles destinés à la revente en l’état, l’acier rond à béton et le ciment. Pour ce dernier produit, l’Algérie est sur le point d’être autosuffisante. La suppression des licences concerne, entre autres, le bois, la céramique et les produits agricoles, comme les viandes, la pomme, la banane, l’orge, le maïs, le citron, le tourteau de soja, le concentré de tomate et le poly-phosphate. Les fromages ne sont plus également concernés par les licences d’importation, introduites pour la première fois en décembre 2015 afin de faire baisser la lourde facture des importations. En 2016, les licences d’importation ont touché les véhicules, le ciment et le rond à béton. Ce régime a été élargi à d’autres produits en 2017.
Si ce système profite à la production nationale, dans certains cas, comme la pomme, dans d’autres cas, il a provoqué des perturbations d’alimentation du marché national, voire dans certaines situations, la rareté du produit. C’est le cas ces derniers mois, par exemple, du bois, qu’il soit rouge, blanc ou du hêtre. Le régime des licences a été généralisé, faut-il le souligner, à tous les produits importés par l’ex-Premier ministe, Abdelmadjid Tebboune. Le retard dans l’attribution des licences a provoqué un blocage des importations, y compris de certains intrants pour l’industrie agroalimentaire.
La suppression des licences d’importation, ont précisé nos sources, ne veut nullement dire abandon des efforts pour réduire les importations. Au contraire, ont-elles assuré, le gouvernement va intensifier ses efforts dans ce sens en instaurant de nouvelles taxes sur tous les produits importés pour protéger la production nationale. A titre d’exemple, les produits électroménagers vont être surtaxés à partir du mois de janvier afin de protéger les marques nationales. Selon nos sources, les détergents, les produits cosmétiques, les produits informatiques, les cigarettes et les téléphones mobiles pourraient être touchés par les surtaxations.
Le ministre du Commerce, Mohamed Benmeradi, avait évalué les importations d’ici la fin de l’année à près de 40 milliards de dollars et les exportations essentiellement en hydrocarbures à 31 milliards de dollars, ce qui représenterait un déficit de 9 milliards de dollars. En 2016, le déficit du commerce extérieur était de 17 milliards de dollars.
H. A.
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