Le patron du MI5 britannique admet l’impuissance de l’Europe face à Daech
De Londres, Boudjemaa Selimia – Le patron des services du renseignement britanniques, le MI5, Andrew Parker, a déclaré que la Grande-Bretagne fait face en ce moment à la pire menace terroriste depuis trente-quatre ans. Dans une apparition publique très rare, le numéro un du renseignement britannique a qualifié la menace de «multidimensionnelle, évoluant rapidement et opérant à une échelle et à un rythme inédits». Il a dans la foulée tenu à souligner qu’une vingtaine de tentatives d’attaques terroristes au Royaume-Uni ont été déjouées au cours des quatre dernières années et «beaucoup d’autres» empêchées in extremis.
Andrew Parker a, par ailleurs, indiqué que l’année en cours a été désastreuse sur le plan sécuritaire au Royaume-Uni, secoué par deux attaques meurtrières à Londres et à Manchester, faisant 36 morts et des dizaines de blessés, la vague d’attentats ayant, selon lui, visé toute l’Europe continentale, notamment la France, la Belgique, l’Allemagne et l’Espagne.
Les chiffres fournis par Andrew Parker donnent froid au dos. Le MI5 mène, en effet, plus de 500 enquêtes directes, portant sur environ 3 000 personnes connues pour être impliquées dans des activités extrémistes, a-t-il précisé lors d’un point de presse ce mardi à Londres. Il a, en outre, indiqué que 20 000 personnes environ, soupçonnées d’être des activistes terroristes ou versant dans l’«extrémisme violent» – pouvant passer à l’action à tout moment – sont dans le viseur des services des renseignements. Selon lui, le risque est davantage exacerbé par le retour possible en Grande-Bretagne d’individus ayant rejoint le groupe terroriste de l’Etat islamique en Syrie et en Irak.
Le patron du renseignement intérieur britannique a, enfin, précisé que «les attaques pourraient intervenir à tout moment dans les sociétés libres ou dans les démocraties libérales car, dans de tels systèmes, on ne peut surveiller tout le monde et tout le temps», appelant dans la foulée les grandes firmes spécialisées dans les nouvelles technologies de la communication à collaborer avec l’ensemble des départements gouvernementaux pour mettre en place des dispositifs de prévention de leurs plateformes, notamment celles des réseaux sociaux, très investies par les extrémistes en raison des facilités qu’offrent ces espaces, en termes de liberté.
B. S.
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