Opération de propagande inédite d’un groupe terroriste au Nord-Mali
Par R. Mahmoudi – Dans une opération de propagande inédite, les groupes islamistes armés activant dans le Nord-Mali semblent se jouer du redéploiement opéré depuis plusieurs mois dans le cadre de l’opération «Barkhane», pilotée par des détachements de l’armée française, et dont l’objectif est de déloger les groupes djihadistes dans toute la région du Sahel. Ce redéploiement a été décidé en réponse à la multiplication des attentats meurtriers qui atteignaient la capitale Bamako avant de s’étendre aux pays voisins, comme le Niger et la Mauritanie.
Le groupe qui, aujourd’hui, a le vent en poupe au Mali, est «Nusrat Al-Islam Wal-Muslimoun». Il vient de mettre en ligne son «bilan» de la période allant de mai à octobre : 64 morts, 91 blessés et 6 personnes enlevées, dont le dernier en date est un commandant de gendarmerie malienne dans la ville de Nara, annoncé mercredi et revendiqué dans une vidéo ce jeudi même. Entre autres «hauts faits d’armes» égrenés dans ce document, ce groupe issu des rangs de l’Aqmi affirme avoir mené 2 embuscades, et 9 incursions, lancé 4 roquettes, et détruit ou réduit en cendres des locaux, des dépôts de carburants, de munitions et de matériel. Pour narguer davantage le commandement militaire en charge de la lutte contre le terrorisme dans ce pays, ce groupe affirme également avoir récupéré, durant cette période de 5 mois, 7 véhicules et 8 armes lourdes et une quantité importante d’armes, moyennes ou légères, des munitions, ainsi que des matériels de guerre.
Un bilan qui affirme une notable avancée dans la tentative des groupes armés en général de reconquérir le terrain qu’ils avaient perdu depuis quatre ans. Il dénote clairement l’échec de la stratégie mise en place par l’armée française, en coordination avec l’armée malienne et les forces onusiennes déployées dans ce pays depuis le début des hostilités déclenchées par les groupes rebelles de l’Azawad. Les différents groupes terroristes profitent également de l’inefficacité des forces antiterroristes conjointes mises en place dans le cadre du G5 Sahel (regroupant le Mali, la Mauritanie, le Burkina Faso, le Niger et le Tchad), en raison du manque de financement et d’une faible coordination en matière de renseignements entre ces pays.
R. M.
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