Incendie à Cevital : 50 000 tonnes de matière première parties en fumée
Par Rabah A.– Provoqué par deux explosions, un énorme incendie a ravagé ce vendredi, vers 2 h, un hangar de stockage de sucre roux dans le complexe agro-industriel Cevital à Béjaïa. Selon nos sources, 50 000 tonnes de sucre brut ont été détruits par cet incendie qui n’a, heureusement, pas fait de victimes.
Dépêchés sur les lieux, les agents d’intervention de la Protection civile ont mis près de quatre heures pour circonscrire le feu et l’empêcher de se propager et d’atteindre les raffineries de sucre et d’huile. Il y a lieu de signaler que les journalistes ont été empêchés d’accéder au complexe pour leurs besoins d’enquête. Seules quelques photos du sinistre prises par des amateurs ont été publiées sur les réseaux sociaux.
D’aucuns à Béjaïa s’interrogent sur les causes réelles de cet incident : s’agit-il d’une panne technique ou d’un acte de sabotage ? Dans une déclaration à Jeune Afrique, suite à cet incendie, le patron de Cevital, Issad Rebrab, évite toute accusation.
Le groupe Cevital a défrayé la chronique depuis quelques mois, en se lançant dans un bras de fer avec la direction du port de Béjaïa, qui lui refuse toujours le débarquement d’une usine de trituration de graines oléagineuses, mettant en avant des menaces sur l’environnement ainsi que sur la santé publique.
Soutenu par un comité composé de cadres et de militants associatifs et politiques, le groupe pointe du doigt, à travers la direction du port de Béjaïa, le pouvoir en place. Dans une récente déclaration, ce comité accuse le DG de ce port de servir d’«instrument au service d’une oligarchie prédatrice et haineuse qui cible en priorité la région».
«Quel est l’investisseur qui va encore s’aventurer à envisager de s’installer chez nous ou même de simplement penser à faire débarquer ses marchandises dans le port de Béjaïa, sachant qu’il aura à faire à un directeur de port qui viole matin et soir les réglementations régissant son entreprise et qui traite de manière indécente le plus grand investisseur du continent ?» s’interrogeait le comité de soutien à Cevital.
R. A.
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