Selon Le Nouvel Obs : Alger redevient une destination prisée par les Français
Par Houari Achouri – D’après Le Nouvel Observateur, Alger redeviendrait «une destination à la mode que les jeunes voyageurs inscrivent sur leur carnet de route». «Rock the Casbah : Alger, nouvelle destination tendance», sous ce titre, on peut lire un article étonnamment élogieux pour la capitale algérienne, pourtant objet, par ailleurs, de toutes les critiques pour sa saleté repoussante.
En fait, ce qui attire vers Alger, selon ce journal, c’est plutôt la situation de la ville: «sa forme en amphithéâtre qui dégringole en escaliers des collines vers la mer ; ses ruelles qui s’entrelacent ; ses pans de mer qui surgissent comme des posters au détour des rues ; ses toits-terrasses qui saluent le port maritime ; son chaos architectural, héritage du passage de nombreuses civilisations…».
La journaliste Sarah Diffalah, qui fait cette description, rapporte le témoignage d’une touriste, «Camille 34 ans, chef de projet pour une association à Paris», qui fait partie, dit-elle, de ceux qui sont tombés sous le charme d’Alger : «J’ai découvert un littoral magnifique, les lumières incroyables et des Algériens vraiment hospitaliers.» La journaliste fait remarquer qu’Alger «a toujours été une terre de tourisme, qui rivalisa longtemps avec la Côte d’Azur. Dans les années 1970, l’offre touristique surpassait de loin celle de ses voisins marocains et tunisiens.»
Elle rappelle que la capitale algérienne est surnommée «La Blanche», et estime que ce n’est pas un hasard. Elle en donne pour preuve le fait qu’Alger a servi de décor au clip primé Territory du groupe français d’électro-dance The Blaze. «On y voit, écrit-elle, la beauté d’une baie le soir couchant, des jeunes qui dansent sur les toits avec une énergie communicative, une ville plus vivante que jamais».
En fait, en gros, ce sont les touristes français qui reviennent, et ce sont plutôt ceux «sans lien direct avec le pays qui l’inscrivent sur leur “to-do list” de destinations, avant que des hordes de touristes n’envahissent le littoral et les rues de la Casbah, classée au patrimoine mondial de l’Unesco». Le témoignage de satisfaction d’un guide algérien de la Casbah confirme cette impression : «Environ 30% de mes clients sont étrangers, surtout des jeunes. Les émissions télévisées de “Thalassa”, “Echappées belles” ou “L’Algérie vue du ciel” ont suscité la curiosité.» «Le Quai d’Orsay, nous apprend la journaliste, a récemment passé Alger en vigilance normale, alors que le reste du pays, en particulier le sud, demeure déconseillé».
Sarah Diffalah se fait l’écho de la volonté des autorités algériennes de valoriser enfin l’énorme potentiel du patrimoine de l’Algérie : «Les autorités affirment vouloir rattraper le temps perdu et faire du tourisme un secteur économique primordial, pour ne plus reposer sur la seule poule aux œufs d’or pétrolière. L’an dernier, le pays a enregistré 2,5 millions de touristes, dont 1 million d’étrangers, soit une hausse de 19%.»
Le discours des autorités algériennes est crédibilisé par le témoignage du gérant de l’agence Voyageurs du monde qui, «propose à nouveau, depuis un an, la capitale algérienne à ses clients, après presque vingt ans de suspension».
H. A.
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