Ould-Abbès : «Bouteflika n’acceptera pas d’être le candidat de l’armée en 2019»
Par Hani Abdi – S’exprimant lors de la réunion avec les secrétaires des mouhafadhas aujourd’hui à Alger, le secrétaire général du FLN, Djamel Ould-Abbès a vivement répondu à ceux qui appellent l’armée à destituer le président Bouteflika. «L’Armée nationale populaire respecte ses missions constitutionnelles et n’est nullement concernée par les dossiers politiques», a-t-il asséné avant d’enchaîner en précisant qu’il y a encore «la légitimité historique». Mais, a affirmé Djamel Ould-Abbès, «la légitimité militaire n’existe sous aucune forme».
Djamel Ould-Abbès a poursuivi en assurant que «Bouteflika n’acceptera pas d’être le candidat de l’armée en 2019». Une manière pour le chef du FLN de dire que le président Bouteflika n’a jamais été désigné par l’armée ni en 1999, ni en 2014, ni avant. Le premier responsable de l’ex-parti unique a encore une fois assuré que le FLN aura son candidat à la prochaine élection présidentielle. «Je ne sais pas qui, mais il y aura un candidat du FLN qui sera inchallah le prochain président de l’Algérie», a soutenu Djamel Ould-Abbès.
Une déclaration qui sonne comme une mise en garde à Ahmed Ouyahia qui serait intéressé par cette échéance électorale. D’ailleurs, le secrétaire général du FLN est revenu de nouveau sur les déclarations d’Ouyahia sur Chakib Khelil pour le critiquer encore. «Nous n’avons rien contre Chakib Khelil. C’est un homme libre et Ahmed Ouyahia doit assumer la responsabilité de ses déclarations», a martelé Ould-Abbès, comme s’il invite Ahmed Ouyahia à quitter son poste de Premier ministre.
Mercredi dernier, lors de la réunion du bureau politique, Ould-Abbès avait affirmé avoir «une totale confiance en la justice». «Si nous ne croyons pas à la justice de notre pays, il ne reste donc plus rien», a poursuivi Djamel Ould-Abbès en commentant les propos de son «partenaire politique» Ahmed Ouyahia qui a défendu le jour même sur les ondes de la Chaîne III Chakib Khelil et certains cadres de Sonatrach qui auraient subi des injustices.
En effet, en réponse à une question d’un auditeur sur la lutte contre la corruption, Ahmed Ouyahia a assuré qu’elle se fait au quotidien et que tout récemment le ministre de la Justice, Tayeb Louh, avait annoncé que des milliers d’affaires sont en cours d’instruction. Mais Ahmed Ouyahia estime qu’il faudra faire attention pour éviter de tomber dans des erreurs comme par le passé. Il cite ainsi volontairement l’affaire Sonatrach et le cas de Chakib Khelil. «Ce que Sonatrach a vécu, je l’ai dit, et je le redirai jusqu’au jour où je fermerai les yeux, beaucoup d’injustices ont été commises», déclare-t-il, considérant aussi que «beaucoup d’injustices ont été commises contre Chakib Khelil». Ahmed Ouyahia a estimé que «quand on crée des situations réelles ou surfaites, parfois même inventées, ce n’est certainement pas bon pour l’Algérie».
H. A.
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