Crédibilité des partis

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La campagne électorale pour les élections suscite peu d'engouement de la population. New Press

Par Kamel Moulfi – L’impression qui domine dans la population à l’approche des élections locales est facile à constater : indifférence. Les apparences sont souvent trompeuses, dit-on, mais dans ce cas, non seulement l’abstention massive aux législatives du 4 mai dernier constitue un précédent tout proche et significatif quant à l’état d’esprit chez les électeurs – c’est-à-dire peu propice à la mobilisation – mais les indices du désintérêt pour les élections locales du 23 novembre s’accumulent, visibles à l’œil nu dans la société.

Il serait faux d’en déduire que la population ne ressent aucun intérêt pour la gestion locale de ses affaires. Les problèmes de proximité qui relèvent des APC, et secondairement des APW, sont d’une grande sensibilité et ont fait bouger les gens, souvent dans des actions violentes consistant à fermer des routes ou s’attaquer à des édifices publics. Les problèmes liés aux défaillances des services publics de base, comme la pénurie en eau potable, les coupures d’électricité ou l’absence de raccordement au réseau de gaz naturel, pour ne citer que les plus récurrents, sans oublier le problème du désenclavement qui nécessite l’ouverture de voies carrossables et la disponibilité de transports publics, et bien d’autres tracas quotidiens qui surgissent localement, sont de la compétence des élus et des gestionnaires locaux. Les électeurs savent que la résolution de tous leurs problèmes dans la commune où ils résident dépend en grande partie de la qualité des élus qu’ils choisiront.

Alors comment expliquer le manque d’engouement populaire pour les élections locales du 23 novembre ? Il faut peut-être chercher dans les bilans des élus sortants. Qu’ont-ils fait pour améliorer le cadre de vie de leurs administrés ? Pour créer des emplois et faire reculer le chômage des jeunes et des diplômés ? Finalement, à quoi servent-ils ? Il y a sans doute des exceptions, mais il faut reconnaître que la plupart des partis politiques ne font pas beaucoup d’efforts pour asseoir leur crédibilité et redonner confiance aux électeurs.

K. M.

Comment (5)

    yebdri
    1 novembre 2017 - 9 h 09 min

    les partis politiques sont coinces par le pouvoir ; le maire élu n a aucune prérogative mieux il peut être destitue par un wali ou un chef de daira parachute par le pouvoir a tout moment !
    alors quel est l intérêt de voter pour les apc ?aucun ! les partis sont impuissants face au pouvoir central et le maire élu est une garniture sur le couscous !

    Abou Stroff
    29 octobre 2017 - 14 h 20 min

    je pense que ce n’est pas uniquement une impression mais un fait indéniable.
    la « population » a depuis longtemps compris que, d’une part, les « élus » se font élire pour se servir et servir ceux (à ne pas confondre avec les électeurs) qui les désignent et d’autre part, que ceux qui détiennent le véritable pouvoir (wali, chef de daïra, chef de surété de wilaya, commandant de gendarmerie, etc.) ne sont élus par personne mais désignés par celui ou ceux qui monopolisent la distribution de la rente (sous la forme de contrats publics de gré à gré, de lots de terrain, de logements, de locaux commerciaux, etc).
    moralité de l’histoire: le pouvoir en place veux donner l’impression que nous vivons dans une société moderne mais tout concourt à faire ressortir l’arriération crasse dans laquelle nous pataugeons depuis des décennies. la population, en allant à la pêche aux crabes, le jour des élections, ne fait que rappeler au pouvoir en place qu’elle n’est pas dupe et qu’en général, son diagnostic sur la situation dans laquelle elle barbote est indiscutable.

    lhadi
    29 octobre 2017 - 13 h 54 min

    L’opposition algérienne, sans assise populaire, est orpheline de tout fondement philosophique et pratique. Elle manque d’enseignement politique pour se poser les questions préalables à tout changement telles que : le monde dans lequel nous vivons, comment sommes nous gouvernés et la nécessité d’une alternative.

    C’est à travers analyses et réflexions sur la dynamique du bourreau, le vécu de la victime et le traitement thérapeutique adéquat que la question de la stratégie la plus idoine à adopter se pose.

    Quel enseignement pouvons nous tirer des dernières élections (présidentielles et législatives) si ce n’est, qu’au jour d’aujourd’hui, le plus grand Parti d’Algérie est celui des abstentionnistes.

    Par son boycott, cette majorité silencieuse s’affranchit de toute caution donnée à cette république de copains et de coquins qui tend vers l’économie palatiale dont la production ne repose sur aucune production. Elle ne veut plus de cette petite ploutocratie autoritaire d’un autre âge qui met aux jachères une politique à l’écoute du peuple : donc, ne peut être capable de donner une voie de développement de la société issue de l’entendement général.

    L’ l’heure est venue pour oeuvrer à l’édification d’un mouvement citoyen qui représente les grandes idées de liberté, d’équité et de démocratie dans cette société qui déshonore les vertus ; un mouvement qui puisse mener, avec la santé mentale, une action vigoureuse, passionnante et déterminée afin que le droit jaillisse comme l’eau et la justice comme un torrent intarissable ; un mouvement qui réunit les espoirs et les rêves d’un peuple altier dont la raison est bien plus ancienne que celle de Descartes ; un mouvement qui ne se détourne pas de la seule tache qui mérite adhésion de la nation : oeuvrer pour l’architecture d’un Etat fort, d’une république solide et d’une Algérie moderne, apaisée.

    Le moment est venu pour se mettre en ordre discipliné pour déraciner ce système grabataire qui délaisse la société algérienne confrontée aux sarcomes inhérents au sous développement et à ses cercles vicieux.

    Fraternellement lhadi
    ([email protected])

      Mello
      29 octobre 2017 - 18 h 02 min

      L’opposition en Algerie , representee par des hommes courageux et convaincus , se demene dans une ambiance viciee et verrouillee par ce pouvoir unique et inique. Ce pouvoir a ete force de ceder , a contre coeur, en 1988, a cette demande de millions de jeunes pour une republique democratique. Ces hommes et ces femmes qui se portent a l’avant garde d’une lutte partisane , savent que le chemin est long et plein d’embuches, mais ils arriveront , tot ou tard, avec des coup d’estocades a faire flechir tout ce systeme. Si le peuple ne veut pas suivre, ce n’est pas par manque de confiance en ces partis , mais plutot parce que c’est le pouvoir en place qui deroule SON agenda. Le taux de participation , du 4 Mai 2017, tres tres faible est du au fait qu’au sein de la societe , la stratification des classes sociales a subit un dereglement total, de plus la position de depute est placee trop eloigner de la societe surtout avec cette decision du pouvoir de relever , anormalement , les primes de ces deputes. Quant aux elections communales , elles draineront , probablement, une participation meilleure. Les problemes du quotidien sont dependants de l’equipe qui sera elue.
      Demain , si des citoyens viennent a fermer une APC, ils auront ce droit puisque c’est eux- memes qui avaient choisi leur APC.

      Anonyme
      1 novembre 2017 - 11 h 51 min

      lhadi. L’opposition algérienne, sans assise populaire comme tu dis n’a même pas la réactivité nécessaire, pour ne pas dire l’intelligence nécessaire, pour refuser le message subliminal du pouvoir qui met en arrière-plan lors des interventions télévisées des candidats toujours une affiche du ministère de l’intérieur et des collectivités locales. En effet, cette affiche omniprésente qui impose le même décor et qui émane du pouvoir, n’a pour objectif que de dire quoique dise le candidat qui vous parle à l’écran, il a en tout cas prêté allégeance du pouvoir ! Et cela dure depuis des années!

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