Crédibilité des partis
Par Kamel Moulfi – L’impression qui domine dans la population à l’approche des élections locales est facile à constater : indifférence. Les apparences sont souvent trompeuses, dit-on, mais dans ce cas, non seulement l’abstention massive aux législatives du 4 mai dernier constitue un précédent tout proche et significatif quant à l’état d’esprit chez les électeurs – c’est-à-dire peu propice à la mobilisation – mais les indices du désintérêt pour les élections locales du 23 novembre s’accumulent, visibles à l’œil nu dans la société.
Il serait faux d’en déduire que la population ne ressent aucun intérêt pour la gestion locale de ses affaires. Les problèmes de proximité qui relèvent des APC, et secondairement des APW, sont d’une grande sensibilité et ont fait bouger les gens, souvent dans des actions violentes consistant à fermer des routes ou s’attaquer à des édifices publics. Les problèmes liés aux défaillances des services publics de base, comme la pénurie en eau potable, les coupures d’électricité ou l’absence de raccordement au réseau de gaz naturel, pour ne citer que les plus récurrents, sans oublier le problème du désenclavement qui nécessite l’ouverture de voies carrossables et la disponibilité de transports publics, et bien d’autres tracas quotidiens qui surgissent localement, sont de la compétence des élus et des gestionnaires locaux. Les électeurs savent que la résolution de tous leurs problèmes dans la commune où ils résident dépend en grande partie de la qualité des élus qu’ils choisiront.
Alors comment expliquer le manque d’engouement populaire pour les élections locales du 23 novembre ? Il faut peut-être chercher dans les bilans des élus sortants. Qu’ont-ils fait pour améliorer le cadre de vie de leurs administrés ? Pour créer des emplois et faire reculer le chômage des jeunes et des diplômés ? Finalement, à quoi servent-ils ? Il y a sans doute des exceptions, mais il faut reconnaître que la plupart des partis politiques ne font pas beaucoup d’efforts pour asseoir leur crédibilité et redonner confiance aux électeurs.
K. M.
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