Crise au Yémen : l’Iran rejette les accusations de l’Arabie Saoudite
Téhéran a rejeté ce lundi les accusations de l’Arabie Saoudite selon lesquelles l’Iran «empêcherait toute solution politique» au Yémen en attisant le conflit par l’envoi d’armes aux rebelles houthis.
«Les affirmations du ministre des Affaires étrangères saoudien selon lesquelles notre pays met des obstacles sur le chemin de la paix au Yémen sont sans fondement», a déclaré le porte-parole de la diplomatie iranienne, Bahram Ghassemi, dans un communiqué publié en ligne. «L’Iran a condamné dès le début l’agression contre le Yémen et a demandé l’arrêt de la guerre et elle fera tout pour arrêter cette guerre meurtrière et détestable», ajoute M. Ghassemi.
Le chef de la diplomatie saoudienne Adel Al-Jubeir a affirmé dimanche que «les houthis n’auraient pas pu poursuivre leurs exactions sans le soutien du régime iranien». Le chef d’état-major de l’armée saoudienne, le général Abdel Rahmane ben Saleh Al-Banyane, a accusé pour sa part dimanche l’Iran d’apporter «un soutien sans limite» aux rebelles houthis.
Selon l’Organisation mondiale de la santé, la guerre civile yéménite a fait plus de 8 650 morts et quelque 58 600 blessés, dont de nombreux civils, depuis mars 2015. «Le Yémen est au bord de la famine, le choléra aggrave une crise alimentaire dramatique et la nourriture est utilisée comme arme de guerre», a déclaré Elisabeth Rasmussen, directrice adjointe du Programme alimentaire mondial des Nations unies, lors d’une conférence sur l’aide au Yémen organisée à Riyad.
Le conflit au Yémen, qui oppose les rebelles houthis alliés à l’ancien président Saleh au gouvernement du président Abd Rabbo Mansour Hadi, dure depuis mars 2015, date à laquelle une coalition militaire dirigée par l’Arabie Saoudite est intervenue contre les houthis. En raison de la poursuite du conflit, sept millions de personnes sont menacées de famine et 17 millions, soit 60% de la population, souffrent d’insécurité alimentaire.
Depuis avril 2017, 2 100 autres personnes sont mortes du choléra, les hôpitaux n’obtenant pas de médicaments en raison des blocus portuaires et d’un embargo aérien. Les parties en conflit sont accusées de ne pas protéger les civils dans ce que l’ONU a qualifié de «pire crise humanitaire du monde».
R. I.
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