Les documents qui prouvent que le Qatar a soutenu Oussama Ben Laden
Par Sadek Sahraoui – Le ministre émirati des Affaires étrangères, Anwar Mohamed Qarqash, a soutenu jeudi que «les documents d’Oussama Ben Laden saisis dans sa cachette par l’armée américaine en 2011 confirment l’existence de liens entre le Qatar, Youssef Al-Qaradawi et Al-Qaîda et l’implication de Doha dans le chaos libyen et les troubles qu’a connu Bahreïn en 2011».
Le chef de la diplomatie émirati a ajouté, dans un tweet répercuté par le site d’informations elaph.com, que ces documents écrits de la main même de l’ancien chef d’Al-Qaîda prouvent que la chaîne de télévision Al Jazeera, détenue et contrôlée par le Qatar, a servi de tribune à Ben Laden. De plus, ils révèlent l’existence de liens étroits la fondateur du groupe terroriste Youssef Al-Qaradawi. Les deux hommes s’étaient, a-t-il dit, entendus pour provoquer le désordre à Bahreïn.
Il est à rappeler que 470 000 fichiers ont été trouvés sur l’ordinateur saisi lors du raid américain du 2 mai 2011 dans la cachette du fondateur d’Al-Qaîda à Abbottābād, au Pakistan.
Le Qatar a été accusé en juin dernier par ses voisins de financer des groupes terroristes. Salim Khalifa Rashid Al-Kuwari, qui travaille au ministère de l’Intérieur du Qatar, est personnellement accusé d’avoir transféré des centaines de milliers de dollars à Al-Qaîda. Kuwari faisait partie de la liste des personnes officiellement accusées de financer le terrorisme en 2011, selon le média saoudien Al Arabiya. Parmi ces documents figurait aussi une longue lettre envoyée par Oussama Ben Laden à Khayria Saber, sa jeune épouse, avant sa mort, où il lui a demandé si elle était disposée à se rendre au Qatar, selon la même source.
Le 5 juin 2017, l’Egypte, l’Arabie Saoudite, les Emirats arabes unis, Bahreïn, la Libye et le Yémen ont décidé, rappelle-t-on, de couper tous les liens diplomatiques avec le Qatar et imposé de sévères sanctions économiques à l’émirat gazier qui est accusé de soutenir le terrorisme. Le pays est pratiquement sous blocus depuis. Pour revenir sur ces sanctions, ils ont exigé le 22 juin la satisfaction de 13 demandes, dont la fermeture de la chaîne de télévision Al-Jazeera et d’une base militaire turque, ainsi qu’une révision des liens avec l’Iran, rival régional de l’Arabie Saoudite. Doha a rejeté en bloc ces demandes, estimant qu’elles violaient sa souveraineté. Dans leur communiqué, les quatre pays ont affirmé que les sanctions prises contre le Qatar étaient des «actes de souveraineté qui sont conformes aux lois internationales». Ni la médiation koweïtienne ni les efforts de bons offices menés par plusieurs pays occidentaux, dont les Etats-Unis, n’ont réussi à désamorcer la crise, la plus grave que connaît le Conseil de coopération du Golfe (CCG) depuis sa création en 1981.
S. S.
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