Une déclaration d’Ould-Abbès sur Merkel provoque la risée des internautes
Par Houari Achouri – Le secrétaire général du FLN, Djamel Ould-Abbès, a-t-il dit qu’il a étudié avec la chancelière allemande, Angela Merkel, comme le racontent certains médias, relayés promptement par les réseaux sociaux ? Ou sa langue a-t-elle fourché, comme on dit, pour produire un lapsus alors qu’il voulait simplement s’enorgueillir d’avoir fréquenté le même établissement d’enseignement supérieur que celle-ci ? Toujours est-il que cette affirmation, qu’elle soit dans l’une ou l’autre de ces deux versions, a été captée au vol pour alimenter les commentaires désobligeants à son égard.
Les commentateurs ont eu toutes les facilités du monde pour démontrer que les biographies respectives de Djamel Ould-Abbès et d’Angela Merkel ne donnent aucune possibilité à ces deux personnalités d’avoir été dans la même université à Leipzig, dans l’ex-République démocratique allemande (RDA), au même moment. En effet, comme ces commentateurs le soulignent, le secrétaire général du FLN est né en février 1934 alors que la chancelière allemande est née en juillet 1954, l’un à Tlemcen, l’autre à Hambourg.
Quand Ould-Abbès se trouvait en RDA avec tout un groupe d’Algériens, étudiants boursiers envoyés par le FLN pour étudier dans ce pays, donc à la fin des années 1950 et au début des années 1960, c’est-à-dire avant que l’Algérie accède à l’indépendance, Angela Merkel n’avait pas encore dix ans. Et quand cette dernière suivait des études de physique à l’université Karl-Marx de Leipzig jusqu’en juin 1978, lui était en Algérie, en plein dans l’action associative au sein de l’Union des médecins algériens (UMA) dont il a été le premier dirigeant.
Pour reprendre l’expression populaire française, «il n’y a pas photo». Il ne fait aucun doute qu’Ould-Abbès et Mme Merkel n’ont pas fréquenté la même université. La seule explication dans ce brouillamini est que le secrétaire général du FLN ait voulu impressionner son auditoire en montrant qu’il a fait de solides études universitaires et ayant étudié dans l’ex-RDA d’où est originaire la chancelière allemande il s’est laissé aller à affirmer qu’il a été dans le même établissement universitaire qu’elle, bénéficiant ainsi de tout l’avantage que lui procure cette comparaison.
Il est certain qu’Ould-Abbès agace ses adversaires qui contestent systématiquement ses propos quand il se permet d’exposer son propre parcours, estudiantin ou militant. Il a dit qu’il avait été condamné à mort par les tribunaux colonialistes pendant la Guerre de libération. Faux, lui ont-ils immédiatement rétorqué. Il a dit avoir fait des études de médecine et est docteur. Faux, encore une fois, prétendent ses contradicteurs qui semblent maintenant prendre un malin plaisir à déformer ses propos faute de pouvoir démentir autre chose. Mais il n’y a pas plus géniale que la trouvaille à propos de ces bancs de l’Université allemande de Leipzig sur lesquels se sont assis au même moment Ould-Abbès et Mme Merkel.
Certes, l’actuel secrétaire général du FLN se fait remarquer, comme son prédécesseur d’ailleurs, et comme aussi d’autres dirigeants de partis, par des discours provocateurs, mais faut-il aller jusqu’à douter de chacune des paroles d’Ould-Abbès ou de les déformer pour mieux l’attaquer, comme c’est, de toute évidence, le cas dans cette affaire ?
H. A.
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