Des pieds-noirs créent un Etat et veulent «un bout de territoire» en Algérie
Par Karim B. – Dans le sillage des mouvements indépendantistes qui ont défrayé la chronique ces dernières semaines, des pieds-noirs ont décidé de créer un «gouvernement provisoire en exil».
Le quotidien régional français Midi Libre, qui rapporte l’information, explique que cette initiative insolite «lancée il y a quelques mois (…) entre dans sa phase concrète». Il s’agit, écrit le quotidien paraissant dans le Sud-Ouest de la France, d’une sorte d’Etat «baptisé Fédération des deux rives» et dont la création a été «actée lors d’une réunion organisée près de Montpellier».
Cette instance est présidée par Pierre Granès et comprend un «parlement» composée de trente-cinq «députés désignés». Le parlement est présidé par Christian Schembré, président montpelliérain de l’Association pour la promotion du peuple pied-noir, souligne le journal, qui ajoute que le «gouvernement» est composé de treize ministres et est dirigé par Jacques Villard, cofondateur du «Cercle algérianiste» en 1973.
«La création de notre Etat s’appuie sur la Convention de Montevideo du 26 décembre 1933 qui officialise le droit des peuples à se constituer en Etat. Or, le peuple pied-noir est une réalité de 5 millions d’âmes, dont 1,3 million résidant en France», explique Jacques Villard au Midi Libre.
L’«Etat» créé par les pieds-noirs comporte également des ambassadeurs et est doté d’un drapeau et d’un hymne, note-t-on. Les initiateurs de ce projet extravagant cherchent à acquérir un territoire «entre Gênes et Alicante». Ils ont adressé un courrier au président Abdelaziz Bouteflika auprès duquel ils ont sollicité une audience pour lui «présenter l’initiative», a affirmé Jacques Villard, qui semble vouloir obtenir «un bout de territoire» en Algérie.
«La création d’un Etat pied-noir n’est pas faite pour regarder vers le passé, malgré les années de souffrance et l’exode. Nous regardons devant. Notamment vers deux pays : la France, notre mère patrie, et l’Algérie, notre berceau», a confié le «chef du gouvernement pied-noir».
K. B.
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