Ould Kaddour a-t-il été rappelé pour resserrer les liens avec les Américains ?
Par R. Mahmoudi – La signature, jeudi à Alger, d’un important contrat entre Sonatrach et la société américaine Baker Hughes General Electric (BHGE), pour la création d’une société de production d’équipements destinés à l’industrie du pétrole et du gaz, éclaire d’un nouveau jour le rappel d’Abdelmoumen Ould-Kaddour à la tête du groupe, en mars dernier, en dépit des lourds antécédents qui pesaient sur lui.
Avant d’être réhabilité, Abdelmoumen Ould-Kaddour a été condamné en 2007, avec d’autres, pour «divulgation d’informations classées secret défense», au moment où il dirigeait l’entreprise algéro-américaine BRC (Brown and Rooth Condor), dissoute la même année. Créée en 1994 par Sonatrach et le géant américain Halliburton, à travers sa filiale britannique KBR, BRC était spécialisée dans l’ingénierie pétrolière et chargée de la réalisation de plusieurs projets pour le compte du ministère de la Défense nationale et de la compagnie Sonatrach. Celle-ci détenait 40% des actions de la BRC, 11% des actions étaient détenues par le Centre de recherche nucléaire de Draria (CNRD) et les 49% restants revenaient à KBR.
L’expérience acquise par Ould-Kaddour dans la gestion de cette joint-venture algéro-américaine et sa connaissance du milieu de l’industrie pétrolière américaine et internationale feront de lui, ensuite, un élément incontournable pour la relance de la coopération algérienne avec les groupes industriels américains, à l’heure où les recettes algériennes en hydrocarbures enregistrent une chute inquiétante, due à la baisse des cours du baril, mais aussi à une réduction conséquente de la production imposée à l’Algérie, dans le cadre de l’accord des pays exportateurs du pétrole (Opep), en février dernier, pour faire face à la dégringolade des prix du brut.
Lors de la cérémonie de signature du contrat, le ministre de l’Energie, Mustapha Guitouni, a indiqué que cette nouvelle joint-venture algéro-américaine constituerait un «grand atout» pour l’Algérie du fait qu’elle fabriquera essentiellement des têtes de puits, jusqu’à maintenant importées par Sonatrach. Le projet s’appuie sur la vaste expérience de BHGE dans la fabrication d’équipements pour les champs pétrolifères et exploite l’expertise mondiale et locale de l’entreprise pour fournir des solutions de production.
Selon les parties prenantes de ce projet, le montant de l’investissement est de 45 millions de dollars dans la première phase du projet qui sera opérationnel en décembre 2019, avant d’atteindre les 200 millions de dollars à terme. Quant au capital de cette société mixte, appelée Sonatrach General Electric Petrolum Equipment Company (Sogepec SPA), il est de quatre 4 milliards de dinars détenu à hauteur de 51% par Sonatrach et à 49% par BHGE.
R. M.
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