Projet de loi de finances : rejet massif des amendements proposés par l’opposition
Par Hani Abdi – Le bureau de l’Assemblée populaire nationale (APN) a rejeté la majorité des amendements proposés par les députés de l’opposition. L’attitude du bureau de l’APN, contrôlé par le FLN, a suscité la colère de plusieurs parlementaires qui dénoncent une atteinte au fonctionnement de cette auguste institution et un piétinement des dispositions de la nouvelle Constitution, qui accorde plus de «place» aux parlementaires de l’opposition.
Le Parti des travailleurs (PT), de Louisa Hanoune, a été la formation politique la plus touchée par cette forme de «censure» et de blocage de l’activité de l’opposition. En effet, le député du parti, Ramdane Tazibt, a affirmé que sur 28 amendements présentés par les députés du PT au projet de loi de finances 2018, 15 ont été sacrifiés ou plutôt censurés par le bureau de l’APN. Ramdane Tazibt a ainsi dénoncé «une APN qui refuse tout débat contradictoire et qui refuse à ses propres députés toute initiative».
Pour lui, une telle APN «qui accepte docilement le diktat de l’Exécutif ne mérite même pas le nom de chambre d’enregistrement». Ce député du PT estime que «débattre à huis clos la loi de finances, c’est tenter d’empêcher les citoyens de savoir qui fait quoi à l’APN». «L’argument de campagne électorale avancé prouve que le système agit toujours en tuteur vis-à-vis du peuple qui ne saurait faire la part des choses», a-t-il poursuivi.
Pour Ramdane Tazibt, il s’agit là d’une «terrible régression» qui appelle à la résistance des forces patriotiques afin que le navire Algérie ne coule pas. Le PT décide ainsi de véhiculer à une large échelle cette «censure» dont l’opposition est victime, tout en s’engageant à agir pour «aider à la mobilisation unitaire nécessaire pour faire reculer la barbarie de la politique d’austérité et la prédation».
- A.
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