Guerre contre le wahhabisme : Aïssa barre la route aux imams saoudiens
Par R. Mahmoudi – Après sa courageuse attitude contre la venue d’un prédicateur salafiste saoudien en Algérie, en mars 216, le ministre des Affaires religieuses, Mohamed Aïssa, prouve une nouvelle fois sa détermination à s’opposer à tout ce qui peut provenir d’Arabie Saoudite. Cela prend une dimension toute particulière dans la conjoncture actuelle, marquée par de grands bouleversements en Arabie Saoudite où, entre autres, des centaines d’imams et de prédicateurs ont été écartés ou arrêtés en l’espace de quelques semaines, sur une décision du nouvel homme fort du régime, le prince Mohamed Ben Salmane qui prétend mettre fin à la doctrine salafiste dans sa définition la plus rigoriste.
Dans un message posté sur son compte Facebook, Mohamed Aïssa, qui passe pour être le ministre le plus actif sur les réseaux sociaux, apporte un démenti catégorique à des informations pernicieuses colportées par certains organes de la presse d’expression arabe, selon lesquelles l’Algérie s’apprêtait pour la mise en fonction de la Grande Mosquée d’Alger à recruter des imams saoudiens. Le ministre se dit outré qu’une telle déclaration lui soit attribuée. Il y voit «une nouvelle calomnie» dont les auteurs visent à «semer la fitna» en Algérie.
«L’Algérie, écrit-il, n’a pas besoin d’importer des imams d’Arabie Saoudite, ni d’Egypte ni du triste Yémen !» Pour lui, l’Algérie est «riche de ses référents, fière de ses oulémas» et «exporte désormais des imams vers tous les pays du monde». Sur un ton tranché, le ministre affirme que tout le fonctionnement de la Grande Mosquée sera, de bout en bout, assuré par des Algériens : de l’adhan jusqu’aux prêches quotidiens, en passant par la récitation du Coran, avec une gestion administrative à 100% algérienne, «bien meilleure que celle de toutes les grandes mosquées à travers le monde, parce que, explique le ministre, (nos gestionnaires) puiseront le meilleur de chacune d’entre elles».
En conclusion, Mohamed Aïssa demande aux personnes qui activent dans la sphère islamique de ne pas se laisser «embobiner» par des commentaires médiatiques qui révèlent, selon ses termes, leur «ignorance profonde de la réalité de la chose religieuse en général», et d’aller directement à la source pour vérifier de telles informations.
R. M.
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