Guterres met en garde contre l’impact des politiques antiterroristes
Le Secrétaire général de l’ONU, Antonio Guterres, a mis en garde jeudi à Londres contre l’impact des politiques antiterroristes sur les droits de l’Homme et appelé les médias à ne pas «stigmatiser» certaines communautés dans leur couverture des attentats.
«Sans une base solide dans le domaine des droits de l’Homme, les politiques antiterroristes peuvent être utilisées à mauvais escient», a-t-il déclaré devant des étudiants de la School of Oriental and African Studies (SOAS).
«Elles peuvent en fait nous rendre moins sûrs, en sapant la bonne gouvernance et l’Etat de droit», a-t-il dit. «Le terrorisme constitue fondamentalement un déni et une destruction des droits de l’Homme. La lutte contre le terrorisme ne réussira jamais en perpétuant le même déni et la même destruction».
«Malheureusement, des politiques de lutte contre le terrorisme peuvent être utilisées, et sont utilisées, pour réprimer les manifestations pacifiques et les mouvements d’opposition légitimes, pour faire taire le débat d’idées, pour cibler et emprisonner les défenseurs des droits de l’Homme», a-t-il dit, sans faire référence à un pays en particulier.
Or, «la majorité de ceux qui se sont livrés à des actes terroristes, a-t-il souligné, viennent de pays où les droits de l’Homme sont violés. Et ce sont ces violations qui sont parfois l’élément déclencheur».
Le Secrétaire général des Nations unies a également mis en garde les médias sur leur couverture des attentats. «Nous avons tous la responsabilité de baser nos récits sur des faits et d’éviter de faire le travail des terroristes en diabolisant et en stigmatisant certains groupes.»
«Dans certains pays, la majorité des projets et attentats terroristes sont perpétrés par des groupes d’extrême droite», a-t-il argumenté. «Et pourtant, les médias se concentrent beaucoup plus sur les attaques menées par des immigrés ou des membres de minorités ethniques et religieuses.»
R. I.