Messahel expose à Washington l’approche algérienne en matière de lutte contre le terrorisme…
Le ministre des Affaires étrangères, Abdelkader Messahel, a pris part vendredi à la réunion ministérielle sur la sécurité, la gouvernance, le commerce et l’investissement en Afrique, à l’invitation du Secrétaire d’Etat américain, Rex Tillerson. Cette réunion, qui a enregistré la participation de nombreux ministres des Affaires étrangères africains et des représentants de la société civile et du monde des affaires africain, a permis aux participants de procéder à un échange sur les défis auxquels le continent africain est confronté dans les domaines sécuritaire, de la gouvernance et dans le domaine de la promotion du commerce et de l’investissement.
Abordant la thématique centrale de la réunion, à savoir la problématique de la sécurité régionale en Afrique et la lutte contre le terrorisme et l’extrémisme violent, M. Messahel a souligné que la réussite de la lutte militaire et sécuritaire contre le terrorisme est subordonnée à être nécessairement accompagnée de politiques et programmes politiques, économiques, sociaux, culturels, éducatifs, religieux et autres prenant en charge les différentes vulnérabilités de la société, que la propagande terroriste exploite intensément. A ce titre, le ministre est longuement revenu sur l’expérience algérienne en matière de lutte contre le terrorisme, en reprenant notamment les trois approches complémentaires prônées avec conviction par le président Abdelaziz Bouteflika depuis son élection à la magistrature suprême en 1999 et qui ont permis à l’Algérie de vaincre le terrorisme, de rétablir la paix et la sécurité et d’être aujourd’hui un acteur actif de la stabilité dans toute la région. Il a évoqué dans ce cadre la mise en œuvre d’une profonde politique de déradicalisation et de prévention de la radicalisation ayant pour objectif la suppression des facteurs pouvant engendrer la marginalisation ou alimenter l’extrémisme et la violence dans la société. Tous les acteurs ont été mis à contribution pour promouvoir la logique de l’inclusion contre celle de l’exclusion.
M. Messahel a, par la suite, rappelé que la deuxième approche a consisté à voir dans la démocratie le véritable antidote à l’extrémisme violent et au terrorisme et à œuvrer à l’ancrage de ses leviers dans le fonctionnement de la République et de ses institutions ainsi que dans leur relation avec la société et les citoyens. L’effort a ainsi porté sur le renforcement de la séparation des pouvoirs, l’indépendance de la justice, la promotion de l’Etat de droit, des droits de l’Homme et des libertés fondamentales, dont celles des femmes, la bonne gouvernance à travers la transparence et la lutte contre les fléaux sociaux ainsi que la promotion de la justice sociale et la lutte contre la marginalisation sous toutes ses formes.
Le ministre des Affaires étrangères est également revenu sur la troisième approche qui consiste en la mise en œuvre graduelle de la politique de réconciliation nationale, une approche qui repose sur la conviction que les conflits armés autant que les crises violentes les plus aigües peuvent ne pas se prolonger si la voie du dialogue, de la raison, du sacrifice, de la générosité et du pardon est empruntée avec sincérité et engagement. C’est cette voie que le peuple algérien a choisi, par référendum, et à une écrasante majorité, d’abord en 1999, pour appuyer la politique de concorde civile, puis en 2005 pour soutenir la politique de réconciliation nationale, a-t-ajouté, en soulignant que la combinaison de ces trois approches fait de l’Algérie aujourd’hui un pays stable et parmi les plus sûrs au monde. Cette conclusion est confortée par le classement 2017 de l’institut Gallup basé à Washington, lequel place l’Algérie au 7e rang des pays les plus sûrs au monde, selon l’indice Law and Order. En dépit de ce constat réjouissant à plus d’un titre, notre pays maintient un haut niveau de vigilance à l’intérieur de son territoire et sur ses frontières et ne ménage aucun effort en faveur de la stabilité de son voisinage immédiat, a conclu le ministre.
… Et souligne l’importance à accorder aux infrastructures de base
Le ministre des Affaires étrangères, Abdelkader Messahel, a souligné vendredi à Washington le besoin de soutenir les efforts consentis par le continent africain dans le domaine des infrastructures de base, mettant en relief leur rôle fondamental dans la stimulation et la facilitation du commerce et de l’investissement.
Dans le cadre de sa participation à la réunion ministérielle sur la sécurité, la gouvernance, le commerce et l’investissement à Washington, M. Messahel a rappelé à cet égard l’importance de la réalisation de la route Transsaharienne qui reliera, dès 2018, Alger à Lagos, au Nigeria, dans le désenclavement des pays du Sahel et du développement économique de toute l’Afrique de l’Ouest, de l’Afrique centrale et de l’Afrique de l’Est.
Il a également souligné l’apport attendu de projets similaires dont la réalisation se poursuit avec les moyens propres de la région, tels que la liaison fibre optique Alger-Lagos et le gazoduc qui reliera le Nigeria et l’Algérie.
M. Messahel a invité les Etats-Unis, pays dont le développement a reposé sur la promotion des infrastructures, notamment des réseaux routiers et de chemins de fer, à accompagner l’Algérie dans cette voie, laquelle aura des retombées positives sur le commerce intra-africain, le commerce extérieur de l’Afrique, ainsi que le développement du continent en général.
R. N.
Comment (5)